mardi 29 décembre 2009

S'il te plait, Dessines moi un Arbre...































Chez les peuples indo-européens, la sacralité des arbres occupe une place de choix au cœur des représentations symboliques.
D’une manière générale, pour les sociétés agro-pastorales des régions tempérées, l’arbre et la forêt servaient de refuge, offraient l’alimentation pour les hommes et le bétail, ainsi que du bois de chauffage et de construction. Probablement très tôt, dès le Néolithique et l'Âge du Bronze, les peuples d’Europe conférèrent une valeur particulière à certains individus particulièrement grands, solides ou âgés (comme pour l’Irminsul saxon, totem en frêne sculpté dédié à une divinité teutonnique de la guerre). De là, l’arbre devint souvent une image du centre du monde, de l’axe même du monde reliant les trois niveaux inférieurs, médian et supérieur (l’arbre cosmique attesté dans plusieurs mythologies, comme l’Yggdrasil scandinave, frêne dont les branches soutiennent les 9 mondes qui constituent l'univers), puisqu’il plonge ses racines profondément dans la Terre, élance ses branches vers le ciel, comme pour le soutenir ; à une échelle plus petite, l’arbre était souvent associé à la symbolique du centre des territoires ethniques, le mediolanum des Celtes, littéralement « le milieu de la plaine », devenu le nom de nombreuses cités du monde celte (Melun, Meylan, Mâlains, Milan, etc.). Chez les Celtes anciens, c’est, parmi toutes les essences d’arbres, le chêne qui revêtait semble-t-il une importance particulière : les textes légendaires irlandais du Moyen Âge évoquent encore la tradition selon laquelle l’intronisation royale se faisait toujours auprès d’un arbre sacré, le plus souvent un chêne, dont la longévité et la robustesse était gage de réussite .
D'après Ibn' Arabî(Appelé aussi « Cheikh al-Akbar » ((« le plus grand maître », en arabe), auteur de 846 ouvrages, et dont l'œuvre aurait influencé Dante et Jean de la Croix. (Dans ses poèmes il traite de l'amour, de la passion, de la beauté et de l'absence.)), l'Arbre est le symbole de l'Homme. L'arbre dont Adam et Eve mangèrent le fruit est mentionné dans le Coran comme «Arbre de l'Immortalité» (Shajarat Al-Khuld). L'Arbre se trouve, selon la Genèse, au milieu du Paradis. Il y a de nombreux symbolismes de l'arbre dans toutes les religions. Il est souvent comparé à un Axe du Monde, un lien qui relie le Ciel et la Terre. Il est enfin distributeur du breuvage d'immortalité et lié à l'eau, source intarissable de la Vie elle-même.
Les écritures mentionnent deux arbres au Paradis : l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et l’Arbre de Vie.

Dans la plupart des civilisations, l'arbre incarne la vie entre sacré et profane, la force des choses et la main de Dieu. Entre mythe et histoire, science et foi, hasard et destin, l’origine de la vie et son sens ont de tout temps interpellé l’homme , mais cette question reste relever de l’intime conviction de chacun, jusqu’au dernier moment. Cependant les connaissances et les croyances relatives à l’origine du monde et de l’être humain, au questionnement contemporain sur la vie et la mort, au caractère sacré de la vie, évoluent. La théorie du « big bang », les découvertes paléontologiques, les progrès de la médecine et de la biologie, ainsi que le regain du sacré, ont depuis un siècle révolutionné les idées que l’on pouvait s’en faire, et donné à la réflexion une matière riche en informations nouvelles, et en nouvelles interrogations. Dans sa recherche de repères, et d’explications, l’humanité lève bien des voiles et apprend bien des choses, qu’il s’agisse de l’infiniment grand ou de l’infiniment petit, de l’infiniment proche ou de l’infiniment lointain. Une grande part de mystère demeure cependant. Sous le voile, il y a autant de questions que de réponses. Si puissante que soit la force des choses, si ample que soit leur compréhension, rien n’infirme l’idée que la main de Dieu les mène, et qu’exprimait Voltaire en parlant d’un Grand Architecte. L’origine du Monde et de l’humanité ne sont pas près de cesser d’être une question, et si la part qu’y prend la science croît avec ses progrès, et nourrit les débats, elle n’a pas fait disparaître le mystique et le divin. Faut-il les opposer ? D’aucuns s’y s'efforcent, réexhumant les affrontements de jadis entre croyants et positivistes, entre créationnisme et évolutionnisme, livres d’histoire contre livres saints, interprétations des faits contre interprétations des textes. Le passé se mêle au présent dans le questionnement contemporain sur la vie et la mort, dont nous connaissons mieux que jamais les mécanismes, sans les comprendre pourtant tout à fait. De l’Arbre de vie, nous attendons beaucoup, des racines qui nous relient à nos ancêtres, à leurs traditions, à leur foi, à leurs mœurs, jusqu’aux cimes au-dessus desquelles nous situons tantôt le surnaturel, tantôt l’inconnu, tantôt le vide, sans oublier le parcours en zig zags de tous ses chemins internes qui nous interpellent.

1 commentaire:

  1. Joli ton blog - j'aime cette chanson - les oies sauvages - je ne connaissais pas...
    Bel univers...
    GROSSES BISES

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