mercredi 31 mars 2010

Connais toi toi même


Abîme - L'Homme
Je suis l'esprit, vivant au sein des choses mortes.
Je sais forger les clefs quand on ferme les portes ;
Je fais vers le désert reculer le lion ;
Je m'appelle Bacchus, Noé, Deucalion ;
Je m'appelle Shakspeare, Annibal, César, Dante ;
Je suis le conquérant ; je tiens l'épée ardente,
Et j'entre, épouvantant l'ombre que je poursuis,
Dans toutes les terreurs et dans toutes les nuits.
Je suis Platon, je vois ; je suis Newton, je trouve.
Du hibou je fais naître Athène, et de la louve
Rome ; et l'aigle m'a dit : Toi, marche le premier !
J'ai Christ dans mon sépulcre et Job sur mon fumier.
Je vis ! dans mes deux mains je porte en équilibre
L'âme et la chair ; je suis l'homme, enfin maître et libre !
Je suis l'antique Adam ! j'aime, je sais, je sens ;
J'ai pris l'arbre de vie entre mes poings puissants ;
Joyeux, je le secoue au-dessus de ma tête,
Et, comme si j'étais le vent de la tempête,
J'agite ses rameaux d'oranges d'or chargés,
Et je crie : " Accourez, peuples ! prenez, mangez ! "
Et je fais sur leurs fronts tomber toutes les pommes ;
Car, science, pour moi, pour mes fils, pour les hommes,
Ta sève à flots descend des cieux pleins de bonté,
Car la Vie est ton fruit, racine Éternité !
Et tout germe, et tout croît, et, fournaise agrandie,
Comme en une forêt court le rouge incendie,
Le beau Progrès vermeil, l'oeil sur l'azur fixé,
Marche, et tout en marchant dévore le passé.
Je veux, tout obéit, la matière inflexible
Cède ; je suis égal presque au grand Invisible ;
Coteaux, je fais le vin comme lui fait le miel ;
Je lâche comme lui des globes dans le ciel.
Je me fais un palais de ce qui fut ma geôle ;
J'attache un fil vivant d'un pôle à l'autre pôle ;
Je fais voler l'esprit sur l'aile de l'éclair ;
Je tends l'arc de Nemrod, le divin arc de fer,
Et la flèche qui siffle et la flèche qui vole,
Et que j'envoie au bout du monde, est ma parole.
Je fais causer le Rhin, le Gange et l'Orégon
Comme trois voyageurs dans le même wagon.
La distance n'est plus. Du vieux géant Espace
J'ai fait un nain. Je vais, et, devant mon audace,
Les noirs titans jaloux lèvent leur front flétri ;
Prométhée, au Caucase enchaîné, pousse un cri,
Tout étonné de voir Franklin voler la foudre ;
Fulton, qu'un Jupiter eût mis jadis en poudre,
Monte Léviathan et traverse la mer ;
Galvani, calme, étreint la mort au rire amer ;
Volta prend dans ses mains le glaive de l'archange
Et le dissout ; le monde à ma voix tremble et change ;
Caïn meurt, l'avenir ressemble au jeune Abel ;
Je reconquiers Éden et j'achève Babel.
Rien sans moi. La nature ébauche ; je termine.
Terre, je suis ton roi.

Victor Hugo

lundi 29 mars 2010

L'AMOUR

Alors Almitra dit, Parle-nous de l'Amour.
Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s'étendit sur eux. Et d'une voix forte il dit :
Quand l'amour vous fait signe, suivez le.
Bien que ses voies soient dures et rudes.
Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui.
Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.
Et quand il vous parle, croyez en lui.
Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins.
Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier.
De même qu'il vous fait croître, il vous élague.
De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil,
Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre.
Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui.
Il vous bat pour vous mettre à nu.
Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce.
Il vous broie jusqu'à la blancheur.
Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple.
Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu.
Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie.
Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour.
Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne,
Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes.
L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même.
L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé.
Car l'amour suffit à l'amour.
Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, "Dieu est dans mon cœur", mais plutôt, "Je suis dans le cœur de Dieu".
Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours.
L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir.
Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu'ils soient ainsi : Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.
Connaître la douleur de trop de tendresse.
Etre blessé par votre propre compréhension de l'amour ;
Et en saigner volontiers et dans la joie.
Se réveiller à l'aube avec un cœur prêt à s'envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d'amour ;
Se reposer au milieu du jour et méditer sur l'extase de l'amour ;
Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ;
Et alors s'endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres.
Khalil Gibran (Le Prophète)

Khalil Gibran est un poète libanais (né en 1883), chrétien de rite maronite.
Il est le poète arabe le plus lu en occident.
Le prophète est un recueil de 27 poèmes sur les choses de la vie, qui s’articulent sous forme de réponses aux questions de la voyante Almitra : Voici le cadre : Al-Mustafa, prophète, quitte Orphalèse douze ans après son arrivée. Le jour de son départ, sur le port, Almitra, prophétesse elle aussi, lui demande de donner au peuple une part de sa sagesse avant de partir. Chaque habitant pose une question sur les "choses de la vie" comme les enfants, le mariage, le bien et le mal, le plaisir, les lois... Ce recueil, imprégné de mysticisme oriental et de culture occidentale est un véritable hymne à la vie et à l'épanouissement de soi. Le premier de ces 27 poèmes est l’Amour; ce poème comme les 26 autres a été écrit en anglais ; mais en français et en anglais, nous n’avons qu’un mot pour dire amour ; rappelons nous que les grecs en avaient 4 :
L’Eros, amour charnel, et sans Eros, point de couple
La Storge, amour familial, et sans storgé, point de famille
Et la Philia, l’amour de l’homme avec un grand H, l’amour de l’humanité
Le quatrième Agapé étant l’amour en général....

dimanche 28 mars 2010

samedi 27 mars 2010

Dieu


Âme ! être, c'est aimer.

Il est.

C'est l'être extrême.
Dieu, c'est le jour sans borne et sans fin qui dit : j'aime.
Lui, l'incommensurable, il n'a point de compas ;
Il ne se venge pas, il ne pardonne pas ;
Son baiser éternel ignore la morsure ;
Et quand on dit : justice, on suppose mesure.
Il n'est point juste ; il est. Qui n'est que juste est peu.
La justice, c'est vous, humanité ; mais Dieu
Est la bonté. Dieu, branche où tout oiseau se pose !
Dieu, c'est la flamme aimante au fond de toute chose.
Oh ! tous sont appelés et tous seront élus.
Père, il songe au méchant pour l'aimer un peu plus.
Vivants, Dieu, pénétrant en vous, chasse le vice.
L'infini qui dans l'homme entre, devient justice,
La justice n'étant que le rapport secret
De ce que l'homme fait à ce que Dieu ferait.
Bonté, c'est la lueur qui dore tous les faîtes ;
Et, pour parler toujours, hommes, comme vous faites,
Vous qui ne pouvez voir que la forme et le lieu,
Justice est le profil de la face de Dieu.
Vous voyez un côté, vous ne voyez pas l'autre.
Le bon, c'est le martyr ; le juste n'est qu'apôtre ;
Et votre infirmité, c'est que votre raison
De l'horizon humain conclut l'autre horizon.
Limités, vous prenez Dieu pour l'autre hémisphère.
Mais lui, l'être absolu, qu'est-ce qu'il pourrait faire
D'un rapport ? L'innombrable est-il fait pour chiffrer ?
Non, tout dans sa bonté calme vient s'engouffrer.
On ne sait où l'on vole, on ne sait où l'on tombe,
On nomme cela mort, néant, ténèbres, tombe,
Et, sage, fou, riant, pleurant, tremblant, moqueur,
On s'abîme éperdu dans cet immense coeur !
Dans cet azur sans fond la clémence étoilée
Elle-même s'efface, étant d'ombre mêlée !
L'être pardonné garde un souvenir secret,
Et n'ose aller trop haut ; le pardon semblerait
Reproche à la prière, et Dieu veut qu'elle approche ;
N'étant jamais tristesse, il n'est jamais reproche,
Enfants. Et maintenant, croyez si vous voulez !

vendredi 26 mars 2010

Dieu

Dieu est intelligent; mais comment l’est-il? l’homme est intelligent quand il raisonne, et la suprême Intelligence n’a pas besoin de raisonner; il n’y a pour elle ni prémisses ni conséquences, il n’y a pas même de proposition: elle est purement intuitive, elle voit également tout ce qui est et tout ce qui peut être; toutes les vérités ne sont pour elle qu’une seule idée, comme tous les lieux un seul point, et tous les temps un seul moment. La puissance humaine agit par des moyens, la puissance divine agit par elle-même. Dieu peut parce qu’il veut; sa volonté fait son pouvoir. Dieu est bon, rien n’est plus manifeste: mais la bonté dans l’homme est l’amour de ses semblables, et la bonté de Dieu est l’amour de l’ordre; car c’est par l’ordre qu’il maintient ce qui existe, et lie chaque partie avec le tout. Dieu est juste; j’en suis convaincu, c’est une suite de sa bonté; l’injustice des hommes est leur oeuvre et non pas la sienne; le désordre moral, qui dépose contre la Providence aux yeux des philosophes, ne fait que la démontrer aux miens. Mais la justice de l’homme est de rendre à chacun ce qui lui appartient, et la justice de Dieu, de demander compte à chacun de ce qu’il lui a donné.
Que si je viens à découvrir successivement ces attributs dont je n’ai nulle idée absolue, c’est par des conséquences forcées, c’est par le bon usage de ma raison; mais je les affirme sans les comprendre, et, dans le fond, c’est n’affirmer rien. J’ai beau me dire: Dieu est ansi, je le sens, je me le prouve; je n’en conçois pas mieux comment Dieu peut être ainsi.
Enfin, plus je m’efforce de contempler son essence infinie, moins je la conçois; mais elle est, cela me suffit; moins je la conçois, plus je l’adore. Je m’humilie, et lui dis: Etre des êtres, je suis parce que tu es; c’est m’élever à ma source que de te méditer sans cesse. Le plus digne usage de ma raison est de s’anéantir devant toi: c’est mon ravissement d’esprit, c’est le charme de ma faiblesse, de me sentir accablé de ta grandeur.
Profession de foi du vicaire Savoyard (l’Emile, ou de l’éducation, livre IV)
Jean-Jacques Rousseau

jeudi 25 mars 2010

Le Grand Architecte

Où finissent nos besoins périssables, où cessent nos désirs insensés doivent cesser aussi nos passions et nos crimes. De quelle perversité de purs esprits seraient-ils susceptibles? N’ayant besoin de rien, pourquoi seraient-ils méchants? Si, destitués de nos sens grossiers, tout leur bonheur est dans la contemplation des êtres, ils ne sauraient vouloir que le bien; et quiconque cesse d’être méchant peut-il être à jamais misérable? Voilà ce que j’ai du penchant à croire, sans prendre peine à me décider là-dessus. O Etre clément et bon! quels que soient tes décrets, je les adore; si tu punis les méchants, j’anéantis ma faible raison devant ta justice. Mais si les remords de ces infortunés doivent s’éteindre avec le temps, si leurs maux doivent finir, et si la même paix nous attend tous également un jour, je t’en loue. Le méchant n’est-il pas mon frère? Combien de fois j’ai été tenté de lui ressembler! Que, délivré de sa misère, il perde aussi la malignité qui l’accompagne; qu’il soit heureux ainsi que moi: loin d’exciter ma jalousie, son bonheur ne fera qu’ajouter au mien.
C’est ainsi que, contemplant Dieu dans ses oeuvres, et l’étudiant par ceux de ses attributs qu’il m’importait de connaître, je suis parvenu à étendre et augmenter par degrés l’idée, d’abord imparfaite et bornée, que je me faisais de cet être immense. Mais si cette idée est devenue plus noble et plus grande, elle est aussi moins proportionnée à la raison humaine. A mesure que j’approche en esprit de l’éternelle lumière, son éclat m’éblouit, me trouble, et je suis forcé d’abandonner toutes les notions terrestres qui m’aidaient à l’imaginer. Dieu n’est plus corporel et sensible; la suprême Intelligence qui régit le monde n’est plus le monde même: j’élève et fatigue en vain mon esprit à concevoir son essence. Quand je pense que c’est elle qui donne la vie et l’activité à la substance vivante et active qui régit les corps animés; quand j’entends dire que mon âme est spirituelle et que Dieu est un esprit, je m’indigne contre cet avilissement de l’essence divine; comme si Dieu et mon âme étaient de même nature; comme si Dieu n’était pas le seul être absolu, le seul vraiment actif, sentant, pensant, voulant par lui-même, et duquel nous tenons la pensée, le sentiment, l’activité, la volonté, la liberté, l’être! Nous ne sommes libres que parce qu’il veut que nous le soyons, et sa substance inexplicable est à nos âmes ce que nos âmes sont à nos corps. S’il a créé la matière, les corps, les esprits, le monde, je n’en sais rien. L’idée de création me confond et passe ma portée: je la crois autant que je la puis concevoir; mais je sais qu’il a formé l’univers et tout ce qui existe, qu’il a tout fait, tout ordonné. Dieu est éternel, sans doute; mais mon esprit peut-il embrasser l’idée de l’éternité? Pourquoi me payer de mots sans idée? Ce que je conçois, c’est qu’il est avant les choses, qu’il sera tant qu’elles subsisteront, et qu’il serait même au-delà, si tout devait finir un jour. Qu’un être que je ne conçois pas donne l’existence à d’autres êtres, cela n’est qu’obscur et incompréhensible; mais que l’être et le néant se convertissent d’eux-mêmes l’un dans l’autre, c’est une contradiction palpable, c’est une claire absurdité.

Profession de foi du vicaire Savoyard (l’Emile, ou de l’éducation, livre IV)
Jean-Jacques Rousseau

mercredi 24 mars 2010

Vol Local

Survol d'Arras
Atterrissage à Albert sur une piste de 2200m faite pour les Boeing

Vue de la Tour



mardi 23 mars 2010

Le Silence

Le Silence
Victor-Émile Michelet (1926)
Tu n’auras pas d’autre demeure que ton cœur ;
Car sur la Terre, où nous sommes des voyageurs,
Nul ne bâtira sa demeure permanente :
Tu n’auras pas d’autre demeure que ton cœur.
Alors, autour de lui, dans l’atmosphère ardente,
Qui naît de lui, qui l’enveloppe et qui aspire
Tous les rayons venus des choses qu’il désire,
Évoques le silence et le divin silence ;
La forme que revêt la première hypostase,
Obéissant à qui l’espère avec puissance,
T’emportera sur les quatre ailes de l’extase.
La vie intérieure est faite de silence.
Elle est le palais dont le silence est la base.
Elle est la fleur de feu : le silence est le vase,
Le silence est le vase où tu bois la beauté.
Toi qui passes ici, certain, mais ballotté
Entre ta vie réelle, et ta vie apparente,
Ta vie réelle, ténébreuse et véhémente
Comme la passion, le tonnerre et la mort,
Couvre d’un voile d’ombre et de nuit le trésor
De cette vie intérieure, que mesure
Entre tes âmes la meilleure et le plus pure,
Afin que rien n’attente à son mystère intense,
Et que sa force vierge, intégrale, s’emploie
A dresser le métier où les mains du silence
Tâcheront à tisser l’étoffe de ta joie.

lundi 22 mars 2010

Regards sur l'Art


Michel-Ange (fusains)


Méditations sur l'art
(Par Sédir)

Croyez-vous que, pour organiser un Pierre de Montereau, un Michel-Ange, un Rabelais, un Bach, un Baudelaire, trente ou quarante ans aient suffi à la Nature ? Qui sondera les voies antérieures de ces âmes, leurs lentes, longues, obscures et pénibles progressions ? Combien de visages de la vie ne faut-il pas qu'elles aient revêtu pour, en quelques pieds carrés de toile, en deux mètres de marbre, en une centaine de pages, ramasser une telle somme d'expérience et offrir aux générations ultérieures l'inépuisable richesse de leur enseignement mystérieux ?
Aimez donc les génies parce qu'ils sont la fleur sublime de toute une race, le fruit savoureux de tout un cycle séculaire ; parce qu'ils sont des martyrs et des annonciateurs ; parce que tous, même les plus sombres, révèlent Dieu aux regards avides de Dieu.
L'art rayonne une vie subtile ; il nous emmène plus directement que la science ou que l'action vers la gloire immatérielle ; ou plutôt, il écarte tout de suite les voiles de l'irrévélé ; et le clin d'oeil suffit à embaumer une existence entière. La science nous laisse lire sur ces voiles les ombres des anges et des dieux ; l'action seule nous permet, quand on la réalise plénière et totale, de passer effectivement de l'autre côté des voiles. Mais l'art nous donne le désir de monter, l'ivresse d'agir, et l'ennoblissante mélancolie d'un sentiment d'exil.
Que la visite à une grande oeuvre soit une fête solennelle ; préparons-nous par le recueillement ; parons-nous de tout ce que nous pouvons retrouver en nous de noblesse et de clartés. Que tout se taise à son aspect ; dévêtons-nous ; qu'elle nous soit un baptême de lumières et d'harmonies ; saturons-nous de ses parfums ; que toute parole s'oublie devant le poème écouté ; emplissons nos prunelles comme d'un spectacle miraculeux ; redisons-nous les vers comme de merveilleuses incantations. Il y a quelque chose derrière la couleur, le dessin, la plastique ou la cadence verbale ; autre chose que leur sens rationnel : il y a leur mystère ; c'est là que se cache la vertu salvatrice des chefs-d'oeuvre. C'est elle l'image et l'écho et le prolongement de cet Invisible qui nous pénètre de partout, de cet Irréel qui est la vraie Réalité, de cet Ineffable qui est la perpétuelle harmonie. Cette présence, cette réalité, cette harmonie, c'est le Verbe, ce sont les formes du Verbe, c'est notre Jésus, ce sont les gestes de notre Jésus.
Aimez donc les belles choses, forcez-vous à les aimer, creusez, attisez en vous ce noble amour, jusqu'à ce que coulent les larmes et s'allume l'enthousiasme. Et à ce feu très pur vous tremperez votre volonté. Ensuite, la compassion naîtra pour vos frères qui se traînent dans les ténèbres. Imaginez leurs tâtonnements aveugles, mettez-vous à leur place et plaignez-les.
Vous êtes, eux avec vous, les membres ligaturés d'un même vaste corps ; que la sensation vive de leur misère engendre en vous le désir de les soulager.



Si vous ne savez pas qui est Sédir (Yvon Le Loup ) :


dimanche 21 mars 2010

Lao Tseu

Contemporain de Confucius et de Bouddha, Lao Tseu est sûrement le personnage le plus mythique du taoïsme. Il est considéré comme le père fondateur du taoïsme. "Lao" et "Tseu" signifient respectivement "vieux" et "nourrisson". La légende raconte que dès sa naissance, le personnage avait tellement réfléchi que ses cheveux en étaient devenus tout blancs. Il vécut environ 600 ans avant Jésus Christ dans la province actuelle du Honan où il occupait la charge d'archiviste à la Cour impériale. Lorsque la situation politique s'aggrava, Lao Tseu dut se retirer. Lorsqu'il fut parvenu à la frontière, à la passe de Han Kou, monté sur un boeuf noir, le garde-frontière Yin Hi lui aurait demandé quelque chose d'écrit. Sur ce, il aurait couché par écrit le "Tao Te King", qui comporte 5000 caractères chinois et le lui aurait laissé.
Le Tao Te King
"Tao Te King", est habituellement traduit par "livre de la voie et de la vertu". Le terme King, nom générique des ouvrages de grande noblesse, évoque ce qui se transmet, comme sur un fil de soie, au long des générations et porte l'empreinte de la tradition. Ensuite il serait parti en Inde où il aurait rencontré Bouddha. La légende raconte qu'il serait devenu son Maître et initiateur. Le "Tao Te King" ne se raconte pas, ne s'explique pas, ne se disserte pas, chacun y puisera à volonté tout ce dont il a besoin, chacun l'interprétera selon son état d'esprit du moment.
Quelques extraits de la Voie (Tao)
Le Tao est comme un vase que l'usage ne remplit jamais. Il est pareil à un gouffre, origine de toute chose du monde. il émousse tout tranchant, dénoue tout écheveau, fusionne toutes lumières, unifie toutes poussières; il semble très profond, il semble exister depuis toujours. Fils d'un je ne sais qui, il doit être l'aïeul des dieux.
Quelques extraits de la Vertu (Te)
- Rien n'est plus souple et plus faible que l'eau, Mais pour enlever le dur et le fort, rien ne la surpasse. Et rien ne saurait la remplacer. La faiblesse a raison de la force; la souplesse a raison de la dureté. Tout le monde le sait mais personne ne peut le mettre en pratique. Ainsi le saint a-t-il dit : Accepter toutes les immondices du royaume, C'est être le seigneur du sol et des céréales. Accepter les maux du royaume c'est être le monarque de l'univers. Les paroles de Vérité semblent paradoxales.
- Si les fleuves et les mers règnent sur tous les ruisseaux, c'est parce qu'ils savent toujours se tenir plus bas qu'eux. Voilà pourquoi ils règnent sur les ruisseaux. De même, le Sage, s'il veut être au dessus de son peuple, se met en paroles au-dessous de lui. S'il veut se tenir en tête du peuple, il se met en retrait. Ainsi, il reste éminent et les gens ne sentent pas son poids. Il se maintient à la première place et les gens ne se sentent pas blessés. Le monde entier veut le porter en avant et ne cesse de le vouloir. Comme jamais il ne lutte, nul au monde ne saurait se faire son rival.

vendredi 19 mars 2010

le Taoïsme




Le taoïsme, religion, ou philosophie?
Au coeur des racines profondes de la culture asiatique, le taoïsme serait basé sur des textes anciens trouvés dans les bibliothèques impériales, comme le Dao De Jing ( traduction: le livre de la voie et de la vertu). Ses pratiques auront une influence directe sur le Moyen et l'Extrême-Orient. Il regroupe diverses croyances et pratiques, et il est difficile de dire si le taoïsme est plus une philosophie qu'une religion. Le Taoïsme apparaît au 2ème siècle en Chine. La première école puritaine du taoïsme verra le jour sous le maître de l'époque des printemps et automnes: Lao-Tseu. On sait peu de choses sur ce sage....a t'il réellement existé? Son nom même est une traduction approximative, car les anciens caractères chinois se vivent et ne se traduisent pas...mais, peu importe, le vieux sage, ou le vieux nourisson, (mauvaises traductions littérales de Lao Tseu) sera consacré comme étant le père de cette philosophie. Au 12ème siècle, le taoïsme va subir une division. Il y aura d'un côté le taoïsme de Chuan-Chen et de l'autre, celui de Cheng-i. Pratiquée par non moins de 20 millions de fidèles, la doctrine taoïste fait partie des trois religions chinoises avec le bouddhisme et la religion musulmane. Le taoïsme est fondé sur les principes de Lao-Tseu qui aurait vécu il y a environ 2 500 ans. Il se subdivise en deux parties. D'une part, le taoïsme religieux qui propose des réflexions sur l'immortalité et, d'autre part, le taoïsme philosophique basé sur le principe de la raison suprême. L'absence d'action et le retour à l'origine des choses sont les deux axes prédominants dans cette discipline. Il fait également entrer en jeu les principes de yin et de yang.
Attraction et rejet: Le yin , douceur, féminité, ténèbres , et le yang, masculinité, montagne, activité . Les pratiques comme le shiatsu, l'acupuncture, ou le feng shui proviendraient toutes du taoïsme.


On peut dire que le taosme est la religion de la Chine profonde car il se réfère à des croyances très anciennes qui touchent les catégories les plus populaires de la Chine.
Le taoïsme appelle à la prise de conscience du moi intérieur et à la recherche d'une harmonie avec la nature et l'univers. Le taoïsme est donc un ensemble de croyances et de pratiques centrées sur le concept du Tao (« Voie »). Ses racines plongent dans le chamanisme ancien. Le taoïsme originel ne fut point une religion mais bel et bien une science relevant de la métaphysique. Le Tao possède une portée universelle mais il y a également le Te (« Puissance ») qui est le pouvoir propre à la nature de chaque chose ou de chaque être vivant.
Le taoïsme propose un mode de vie permettant à tous de revenir aux valeurs essentielles de la vie. L'homme doit apprendre à se bien connaître , pour parvenir à se centrer sur son moi intérieur et rechercher un équilibre harmonieux. La pratique du taoïsme implique respect du monde environnant et respect de soi.
Voie initiatique, religion, ou philosophie, le Taoïsme propose un regard et un questionnement qui interpellent l'Homme d'aujourd'hui, face à l'univers.

jeudi 18 mars 2010

Astrologie Chinoise



L'histoire traditionnelle de la Chine commence avec huit personnages importants ( les trois Augustes " Fou-hi, Niu-Koua, Chen-nong", et les Cinq Souverains "Houang-ti, Tchouan-hiu, Kao-sin, Yao, Choen"). Le premier d'entre eux vécut vers 4480 avant l'ère chrétienne. Selon la légende du pays, Lao-tseu aurait acquis la sagesse et aurait été le grand astrologue des Tcheou. Certains textes retrouvés en témoignent en expliquant que l'étude des mouvements des astres et des planètes, associée à leur signification terrestre, ne peut que mener à la voie étroite de la vérité, celle-ci ouvrant toutes grandes les portes de la connaissance et de la sagesse.
De l'enseignement de ce livre est né un mode de pensée et une religion : Le taoïsme.

Pour simplifier, on pourrait dire que l'astrologie chinoise est calculée sur le cycle lunaire, alors que l'astrologie occidentale se calcule sur le cycle solaire.



Une légende veut qu'à l'occasion d'un nouvel an chinois, Bouddha ait convié tous les animaux de son royaume à se présenter devant lui. Seuls douze animaux répondirent à l'appel.
Le Rat arriva le premier, puis suivirent le Boeuf, le Tigre, le Lièvre, le Dragon, le Serpent, le Cheval, la Chèvre, le Singe, le Coq, le Chien et enfin le Cochon.
Pour les remercier, Bouddha associa le nom de chacun d'eux à une année et fit en sorte que les humains héritent des caractéristiques de l'animal correspondant à leur année de naissance.
Les moines bouddhistes qui ont apporté d'Inde les textes sacrés, ont remplacés les signes chinois complexes du calendrier par le cycle des 12 animaux, pour que les gens se souviennent plus facilement du nom des mois et des années. Le nom de l'animal a été choisi pour ses qualités distinctives qui se rapprochent le plus du caractère à décrire.
Quand les occidentaux parlent de leur signe du zodiaque, ils se réfèrent au mois où ils sont nés. Quand les chinois parlent de leur signe animal personnel, ils pensent à l'année de leur naissance. Lorsque l'astrologie chinoise a commencé à être populaire en occident, les renseignements disponibles se limitaient aux douze signes annuels du zodiaque.
Le zodiaque chinois des 12 animaux est un concept totalement différent du zodiaque occidental. Il est gouverné par 4 facteurs : l'année, le mois, le jour et l'heure de naissance. Les signes animaux annuels, mensuels, journaliers et horaires sont ensuite analysés en termes d'équilibre du Yin et du Yang et des 5 éléments de la philosophie chinoise.
L'une des causes des difficultés de conpréhension que rencontre l'astrologue occidental est que l'astrologie chinoise utilise simultanément plusieurs calendriers très complexes, les uns solaires, les autres lunaires. Les Chinois ne célèbrent jamais la Nouvelle Année, le même jour deux années de suite. De plus la semaine chinoise dure 10 jours, non pas 7 jours, avec aussi des semaines de 12 jours et parfois 13 jours. Finalement, certains calendriers divisent l'année en 24 parties égales de 15 jours, appelés les 24 souffles. Ils utilisent aussi le calendrier occidental.

Les 4 piliers du zodiaque chinois
Jusqu'au 19ème siècle, l'astrologie chinoise était connue en Occident pour son zodiaque de 12 animaux, liés à l'année de naissance de la personne ou du projet concerné.
Les quelques livres disponibles sur le sujet se limitaient presque entièrement aux descriptions des douze types de personnalité du zodiaque chinois et à l'horoscope de l'année en cours.
Pour aller plus loin, il faut aborder la notion des 4 piliers qui représentent l'année, le mois, le jour et l'heure de naissance.
Le signe animal de l'année permet d'expliquer le caractère en général et de déterminer ses traits de personnalité. La compatibilité de deux personnes peut être ainsi évaluée pour les partenaires d'affaires ou les unions personnelles. Le signe de l'année peut aussi être utilisé pour les engagements durables.
Le signe animal du mois permet de juger de la relation avec les parents, les supérieurs ou toute forme d'autorité. Cela peut aussi indiquer la façon dont on use de son autorité parentale ou hiérarchique.
Le signe animal du jour est utilisé pour bâtir le Cycle de vie et les Colonnes du destin. Il sert de point de départ à tout horoscope personnalisé. Il suit un cycle régulier de 60 jours.
Le signe animal de l'heure permet de juger de la relation avec les enfants et les subordonnés. Le signe de l'heure révèle les désirs cachés de l'individu et ce qu'il aurait aimé être. Le signe de l'heure est utilisé pour fixer les heures de rendez-vous ou la signature des contrats.
La combinaison des signes animaux peut être jugée favorable ou défavorable.
Les triangles jugés favorables sont:
• Le triangle nord - Rat - Dragon - Singe (esprit inventif et ingéniosité)
• Le triangle ouest - Buffle - Serpent - Coq (efficaces en affaires)
• Le triangle sud - Tigre - Cheval - Chien (les chasseurs et ambition)
• Le triangle est - Lièvre - Chèvre - Cochon (maison et enfants)
Les signes juxtaposés dans le même manoir sont aussi favorables: Rat et Buffle, Tigre et Lièvre, Dragon et Serpent, Cheval et Chèvre, Singe et Coq, Chien et Cochon.
Les signes opposés sont considérés comme hostiles et très défavorables: Rat et Cheval, Buffle et Chèvre, Tigre et Singe, Lièvre et Coq, Dragon et Chien, Serpent et Cochon.
Les signes distants de 3 signes sont dits opposés et défavorables: comme le Rat avec le Lièvre ou le Coq.
Il y a aussi toutes sortes d'interactions entre les signes qui peuvent être favorables ou défavorables selon les 5 éléments entre eux et les signes.
Voila les bases utilisées par les astrologues Chinois pour dresser un thème astral selon les 4 piliers du destin ......

mercredi 17 mars 2010

Cartes du Ciel

Le Zodiaque est une ceinture de douze constellations qui traverse la voûte céleste, proche de l'écliptique, route apparente suivie par le Soleil, la Lune et les planètes de notre système solaire. Les constellations, ou signes, du zodiaque représentent, traditionnellement, les quatre éléments primordiaux : l'air, le feu, l'eau et la terre. Elles correspondent également aux plus anciennes constellations identifiées. En Asie, sur les rives du Tigre et de l'Euphrate vécut le peuple des Chaldéens qui parait s'être élevé le premier aux contemplations célestes. Du moins les plus anciennes données astronomiques que nous possédons viennent de lui.
Les observations, d'abord empiriques, poursuivies pendant des milliers d'années et perfectionnées graduellement, permirent aux Babyloniens des derniers siècles av. J.-C. d'arriver à des connaissances d'une étonnante exactitude scientifique, dont les Grecs ont tiré grand parti. Dans cette immense période, la manière de mesurer le temps a présenté des changements qu'il est encore difficile de suivre.
Les Chaldéens notèrent les mouvements des astres, dressèrent des tables, donnèrent des noms, et leurs observations codifiées formèrent le premier livre d'astronomie. Ils connaissaient non seulement les mouvements du soleil et de la lune, mais aussi ceux des cinq principales planètes, les éclipses, la précession des équinoxes, la division du cercle en trois cent soixante parties ou degrés, celle du degré en soixante minutes, de la minute en soixante secondes et de la seconde en soixante tierces. Les Chaldéens connurent le gnomon et le cadran solaire. Avec eux nous assistons à la création des bases du calendrier. La division de l'écliptique en douze parties égales constituant le zodiaque, et ses figures ou catastérismes, sont d'origine chaldéenne. (-800 av. J.-C. : première mention par les Chaldéens de la bande zodiacale (qui délimite la course apparente des planètes autour de la Terre) ; -500 av. J.-C. : le zodiaque est divisé par les Chaldéens en douze parties égales appelées « Signes ».)
Dans son mouvement annuel apparent, le soleil décrit une ligne sur la sphère céleste, appelée écliptique parce que c'est sur cette ligne que se produisent les éclipses. Si l'on prend de chaque côté de cette ligne huit degrés, on obtient une bande céleste de seize degrés de largeur découpée dans la voûte du ciel. Cette bande est parcourue, dans son milieu, par le soleil, et dans le reste de sa surface, par les planètes qui, en général, ne sortent pas de cette zone. Or, pour indiquer commodément l'endroit oû se trouvait le soleil dans cette région céleste, les astronomes chaldéens partagèrent la bande dans sa longueur en douze parties égales, ayant chacune un douzième, c'est-à-dire trente degrés de la sphère qui en a trois cent soixante. Ils donnèrent ensuite aux étoiles qui se trouvent dans chacune de ces douze parties des noms qui furent surtout des noms d'animaux, d'où son nom de zodiaque.
Ces noms tirent leur origine de ce qu'il y avait, dans les phénomènes du ciel et de la terre, de plus frappant au moment où le soleil était dans chacune des douze parties. Ainsi on appela Bélier, ou signe du Bélier ou astres du Bélier, la partie dans laquelle se trouve le soleil à l'époque où naissent les agneaux ; astres du boeuf ou taureau ceux sous lesquels il était temps d'atteler cet animal à la charrue pour labourer la terre; astres du cancer ou de l'écrevisse ceux sous lesquels le soleil, parvenu au milieu de l'année, commençait à rétrograder, comme l'écrevisse qui marche à reculons ; astres du lion ceux où cet animal se montrait près des villes ; astres du Verseau, la saison des pluies ; astres de la balance ceux auxquels les jours égalent les nuits ; du sagittaire le moment de faire la chasse aux bêtes féroces, etc.
Les plus anciens zodiaques plaçaient en tête le signe du taureau. C'était le signe équinoxial depuis l'an 4300 environ avant notre ére; il l'a été jusqu'en 2150 av. J.-C.
C'est probablement à cette première époque que les contemplateurs du ciel ont dressé la carte du zodiaque, car dans les anciens mythes religieux, le taureau est associé à l'oeuvre féconde du printemps, qui ramène, avec l'action du soleil sur la terre, le retour de la végétation et des fruits. L'équinoxe de printemps arrivait en effet dans le signe du taureau à cette époque antique. En vertu de la précession des équinoxes, il arrive successivement dans tous les signes, en une période d'environ 25000 à 26000 ans. A partir de l'an 2150 avant notre ére, l'équinoxe de printemps a eu lieu dans le signe du bélier. Depuis le premier siècle de notre ère jusqu'à aujourd'hui, c'est dans le signe des poissons. Il passera bientôt dans le verseau.

mardi 16 mars 2010

Cartes du Ciel

Intéressons nous à l'hémisphère Nord. Le cercle dit écliptique (là où se produisent les éclipses) correspond à la projection de l'orbite terrestre sur la voûte celeste. C'est dans une zone de plus ou moins cinq degrés par rapport à cette ligne qu'évoluent le Soleil et les principales planètes.
Autour de l'Etoile Polaire.
Depuis Paris, cette partie du ciel est vraiment importante, car elle est visible toute l'année malgré les mouvements de la Terre.
Dans cette partie, les constellations importantes sont la Grande Ourse, la Petite Ourse (avec l'étoile Polaire), le Dragon, Céphée et Cassiopée.

lundi 15 mars 2010

Cartes du Ciel


Nos anciens appellaient les cartes du ciel, constellations. Aucun astronome ne recourt plus aujourd'hui à ce mode de repérage des astres. Mais elles conservent une grande importance de par l'imaginaire qu'elles nourrissent.
Les constellations sont aujourd'hui des zones de la sphère céleste délimitées selon certaines conventions (adoptées dans les années 1930). Ces zones, de formes et de dimensions diverses, et au nombre de 88 constituent une partition qui recouvre la totalité du ciel. Les constellations portent des noms latins, auxquels sont attachés une abréviation, elle aussi officielle. La constellation de la Chevelure de Bérénice, par exemple, porte sur les cartes du ciel le nom de Coma Berenices, abrégé en Com, la Petite Ourse, porte celui de Ursa Minor, abrégé en UMi, etc.

On divise ordinairement les constellations en boréales, zodiacales et australes, selon leur position sur la sphère céleste. On citera parmi les plus connues des constellations boréales : la Grande Ourse, Céphée, Ie Bouvier, Hercule, la Lyre, le Cygne, Cassiopée, Andromède, Pégase, etc.. Les constellations zodiacales, au nombre de 12, sont : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau, les Poissons. Et parmi les constellations australes, on mentionnera : la Baleine, l'Eridan, Orion, le Grand Chien, le Poisson austral, la Carène, la Croix du Sud, etc.

vendredi 12 mars 2010

Symbolisme des oiseaux

Doués de la faculté de voler, ils semblent tisser des liens invisibles avec le ciel et les Dieux...L’épervier : désigne la rapacité, mais aussi la distinction et la noblesse.

Le faucon : désigne l’attente et l’espérance de la Lumière. il s'apparente au Messager, et enseigne à observer, à scruter le milieu qui nous entoure. Le Faucon (voir/décider/agir) nous aide à saisir en plein vol, à la condition de savoir décider vite, une occasion qui se présente, et peut également nous aider à examiner notre vie d'un plan plus élevé afin de mieux distinguer les obstacles qui freinent notre envol.
La grue : symbolise la maladresse et la bêtise.

L'Oie appelle à la vigilance et montre qu'il est possible d'associer les aspirations matérielles, et spirituelles dans nos vies quotidiennes.


Le Paon : symbolise la vanité, et, désignant la roue solaire symbolise l’immortalité. Enfin parlons de la chauve souris,bien qu'elle soit un mammifère. La chauve-souris est suspendue la tête en bas, comme un bébé quand il vient au monde. Lachauve-souris était idolâtrée par les civilisations mayas, aztèques et toltèques. Elle enseignait qu'il est temps de se débarrasser d'une partie de soi-même. Il faut savoir mourir symboliquement pour pouvoir avancer spirituellement. (Cela peut aussi vouloir dire laisser tomber de vieilles habitudes et adopter une attitude qui prédisposera à une renaissance. Rappellons nous la lame du pendu des Tarots....) Alors la chauve-souris devient un symbole de Renaissance, de l'Initiation permettant d'accéder à un nouveau niveau de croissance.

jeudi 11 mars 2010

Symbolisme des Oiseaux

Oiseau blanc, le cygne est absent de la Bible mais joue un rôle important dans la mythologie gréco-romaine et dans les mythologies de l’Europe du Nord et du Nord-Ouest. Le Moyen Âge chrétien reçoit à son sujet un héritage symbolique multiforme qu’il fait fructifier sur plusieurs terrains : celui de la blancheur et de la pureté ; celui du chant et de la mort ; celui de la métamorphose, surtout. Être changé en cygne est fréquent dans les légendes germano-scandinaves et dans tout un ensemble de traditions lotharingiennes. À ces dernières, se rattache l’histoire du chevalier au cygne, présente dans les chroniques dès la fin du XIe siècle et dans de nombreux textes littéraires quelques décennies plus tard. Elle réunit à elle seule les différents aspects de la symbolique de l’oiseau. En jouant sur les mots, les traditions de l’époque féodale font de ce mystérieux chevalier au cygne le grand-père de Godefroi de Bouillon, héros de la première croisade , et inscrivent sa légende dans le patrimoine mythologique de la Maison de Boulogne, l’une des plus puissantes d’Occident. Les traditions ultérieures opèrent une greffe sur la légende arthurienne et font de ce personnage un ancêtre de Perceval. À la fin du Moyen Âge, nombreux sont les princes et les chevaliers qui « jouent » au chevalier au cygne et qui adoptent un emblème ou une devise au cygne (ainsi Jean de Berry). L’oiseau, parfois déprécié par la symboliques des bestiaires – cachant une chair noire sous un plumage blanc , est une image de l’hypocrisie .


D’oiseau simplement noble, il deviendra oiseau pleinement royal. Au point qu’à l’aube des temps modernes, en Angleterre et dans plusieurs pays d’Europe, il est interdit à quiconque n’est pas de sang royal de posséder des cygnes.
Le cygne est aussi le symbole de l’androgynie.
Si il est blanc, représente la lumière, le Verbe.
Si il est noir, il désigne le désir.

Sceau de Jean de Berry: dans la niche de droite, un cygne porte son écu parsemé de fleurs de lys

Le Cygne est aussi une constellation, parfois appelée la Croix du nord (en référence à la Croix du Sud) car ses étoiles sont principalement disposées selon une grande croix. L'oiseau qu'elle représente s'étend sur la Voie lactée estivale, paraissant en migration vers le sud.
Cette constellation est associée à plusieurs oiseaux légendaires de la mythologie grecque :
Selon la légende, le dieu Zeus s'était déguisé en cygne pour séduire Léda, dont il eut pour enfant les Gémeaux et Hélène de Troie.
Il pourrait également représenter Orphée, métamorphosé en cygne après son assassinat et placé dans les cieux à côté de sa lyre.
Enfin, on dit qu'un jeune homme nommé Cygnus était l'amant du malheureux Phaéton. Après que celui-ci se fut écrasé en conduisant les chevaux du Soleil, Cygnus se mit à chercher son corps désespérément dans le fleuve Éridan où il tomba. Cygnus plongea tant de fois dans le fleuve que Zeus eut pitié de lui et le changea en l'oiseau aquatique qui porte depuis son nom.
Repertoriée par les astronomes grecs, cette constellation était alors désignée sous le nom de l'Oiseau. Elle fut également désignée sous le nom de Croix de Sainte-Hélène par Julius Schiller en 1627 à une époque de christianisation massive du ciel (la constellation de la Croix du sud en est contemporaine).

Dans la mythologie chinoise, la constellation du Cygne héberge une fois par an le pont qui relie les amants Niu Lang et Zhi Nu.

mercredi 10 mars 2010

Symbolisme des oiseaux

Le Colibri

L'oiseau mouche dit ''colibri'' est de la famille des ''trochilédaé'' disséminée sur toute la surface du globe, avec 330 espèces ; les colibris vivent aux Antilles, en Amérique, en Alaska, en Terre de Feu, dans les Andes, en Europe,etc....
Le colibri serait né il y a environ 29 Millions d'années (la découverte de deux fossiles en Bad-Wurtemberg suggère cette datation)
Le colibri est attaché à la beauté, à l'esthétique. Il aime les fleurs remplies de parfums et la vie. il répand l'amour et la joie autour de lui. il nous invite à développer notre équilibre. Il prone l'optimisme (on dit que lorsqu'un oiseau-mouche apparaît, la joie et la guérison suivront.)
Il nous rappelle que nous devons nourrir notre enfant intérieur et regarder le monde avec l'émerveillement créateur de notre bonheur.

mardi 9 mars 2010

Symbolisme des Oiseaux

Les deux pieds solidement plantés dans la terre noire , l'Homme dans sa verticalité, regarde le ciel et rêve, rêve, la tête dans les étoiles.... et bien sûr, les oiseaux le fascinent...ils furent de tout temps un lien avec le ciel et les Dieux:
L’alouette : évolution et involution marquée par ses brusques aller et retour entre ciel et terre. La perdrix : symbole de la tentation, incarnation du démon
La perdrix peut aussi symboliser la spirale sacrée de la vie et de la renaissance. En ce sens, elle nous apprend à diriger nos énergies et nos désirs profonds. Elle nous invite à honorer la création divine.

Le héron : symbole de la recherche, de la connaissance divine.

La colombe : désigne le Saint Esprit, et symbolise l’âme.

Le pélican : symbole du Christ.

lundi 8 mars 2010

Le symbolisme des Oiseaux

La Chouette
Symbolisme général: La chouette représente le détachement, le changement. Elle nous enseigne que la sagesse est de transformer nos points faibles en points forts. La chouette symbolise la magie, la clairvoyance. C'est l'aigle de la nuit. Les personnes qui ont la force de la chouette seraient donc des sorciers ou des sorcières, qui devinent nos arrière-pensées. La chouette est très sage, elle voit et entend ce que les autres ne perçoivent pas.
Elle peut aider à reconnaître la vérité et à déchiffrer les avertissements du destin.
Le symbole animal de la chouette est le neuvième esprit totem de la roue de la vie des shamans amérindiens. Il correspond à la fin de l’automne et à notre signe astrologique occidental du Sagittaire auquel il peut apporter un éclairage nouveau et exotique.
La chouette a tout d’abord attiré l’attention des sages indiens par son mode de vie et de chasse tout particulier et ils ont bien sûr été troublés par le regard tout à fait particulier de ce rapace nocturne. De par ces yeux tout à fait spécifiques (immenses et lumineux), ces clignements de paupières caractéristiques et bien sûr sa faculté à voir dans les ténèbres ce que l’être humain est incapable de percevoir, la Chouette s’est vite imposée comme l’incarnation animale du pouvoir de clairvoyance. Clairvoyance de ce qui échappe à l’homme, clairvoyance au-delà des ténèbres, au-delà même du voile de la nuit, elle-même symbole par excellence de l’occulte et du caché, souvent de la mort. La chouette peut donc percer de grands mystères de façon naturelle: son pouvoir est celui de la pénétration de l’esprit, celui d’un regard différent porté sur le monde et permettant d’appréhender des réalités qui échappent aux autres.
Les shamans remarquèrent aussi que la Chouette se nourrit essentiellement d’insectes et de petits rongeurs, considérés par toutes les civilisations comme nuisibles dès lors qu’ils s’en prennent aux réserves vitales, aux provisions pour l’hiver.
Elle a donc en plus endossé un rôle protecteur, devenant l’emblème de la chasse utile, c'est-à-dire permettant du même coup d’assurer ses besoins et de débarrasser le monde de ce qu’il a de mauvais. En ce sens, on lui accorda un don de discernement et de juge qu’on retrouve d’ailleurs dans les attributs traditionnels du Sagittaire.
Chez les Grecs anciens, la chouette était assimilée à Athéna et la ville d’Athènes était sous son patronat : rappelons que la déesse Athéna représentait la pensée élevée, les arts, la musique, la sagesse, l'intelligence. Elle était aussi et surtout une excellente conseillère, sollicitée pour sa sagesse et on retrouve donc à nouveau ici l’idée d’un jugement sain permis par une vision naturellement différente de l’ordre du monde, une vision en fait divine et donc hautement spirituelle.
Notons que notre Sagittaire occidental a également des prédispositions pour la politique, la religion, la spiritualité et la justice, que son esprit, très synthétique, est réputé pour pouvoir s’élever, prendre du recul et ainsi assumer un rôle de conseiller, de juge ou de guide.
En raison de son hululement inquiétant, sorte de gémissement nocturne, la chouette fut aussi, dans de nombreuses cultures, un oiseau redouté puisque classé parmi les psychopompes ( les psychopompes sont toutes les créatures qui annoncent la mort et participent au passage de l’âme entre le royaume terrestre et le royaume de l’au-delà)
On retrouve cette notion d’élévation de l’esprit, de connaissance d’un « ailleurs », de perception intermédiaire entre le monde humain et le monde divin, entre le matériel et le spirituel. Le signe du Sagittaire est d’ailleurs moitié animal (plan terrestre) et moitié humain (étincelle divine).
Par ailleurs, beaucoup de cultures passèrent facilement du respect craintif pour cet animal à la phobie haineuse : ainsi, en Europe, cet oiseau était volontiers sacrifié dans les rituels de magie noire (enclouage) ou brûlé comme représentant du Malin par l’inquisition. On lui accordait dans tous les cas les pouvoirs de prédire l’avenir, de révéler les secrets ou encore d’hypnotiser ses victimes.
Dans certaines tribus du Maroc, on préférait ne pas prononcer son nom afin d’éviter de provoquer le malheur car la chouette était pour eux la réincarnation de certains morts demandant vengeance. On retrouve ici l’idée de Justice divine.
Le symbolisme de la chouette est donc ambigu, dépendant tout à la fois des époques et des civilisations. La Japon synthétise cette contradiction en faisant de la chouette, selon son espèce, une créature tantôt positive (messagère des dieux) tantôt négative incarnation démoniaque). Pourquoi tant de disparité ?
Probablement au final parce que la chouette est capable du pire comme du meilleur, (tout comme le signe du Sagittaire, un signe double?). Si la chouette/sagittaire écoute la sagesse qui l’habite, elle sera capable de grandes choses, sera apte à conseiller et à guider le monde, mais si elle succombe à ses instincts les plus vils, elle sera porteuse de mort et de misère puisqu’elle représentera alors une utilisation pervertie des forces divines.
Voir ce que les autres ne peuvent percevoir est une faculté précieuse mais tout dépend comment on en fait usage : les yeux de la chouette peuvent être ceux d’une âme noble pleine de compassion ou ceux d’un porteur de mort ; la chouette assumera ses choix personnels car l’ombre et la lumière sont toutes deux présentes à force égale dans son cœur.

dimanche 7 mars 2010

Symbolisme des Oiseaux



Le Corbeau


Oiseau noir, le corbeau a vu sa symbolique se déprécier au fil des siècles. Valorisé par toutes les mythologies anciennes, qui louent sa sagesse, sa mémoire et ses dons de prophéties, il est souvent pris en mauvaise part par la Bible – l’épisode de l’arche de Noé en fait un animal infidèle, égoïste et charognard – et rejeté par le Christianisme. Dans l’Europe du Nord, parfois jusqu’à l’an mille, l’Église du Christ doit lutter contre des cultes païens rendus au corbeau, oiseau sacré, attribut d’Odin, messager des dieux, protecteur de tous les guerriers et véritable mémoire du monde. De bonne heure, les Pères de l’Eglise lui réservent donc une place de choix au sein du bestiaire du Diable et lui font incarner un grand nombre de vices ( invidia, superbia, avaritia, ira), voire toutes les forces du Mal. Son plumage noir l’associe en outre à la symbolique négative de cette couleur, tout à la fois obscure, inquiétante et mortifère. Il subsiste néanmoins dans l’Occident médiéval quelques reliquats de l’ancien prestige du corbeau des Celtes et des Germains : d’abord dans l’anthroponymie, qui accorde à cet oiseau un place considérable ; ensuite dans l’hagiographie, qui met en scène plusieurs corbeaux nourriciers (à l’image de celui du prophète Élie), compagnons de saints plus ou moins importants ; enfin dans l’emblématique, qui prolonge jusqu’à des dates avancées l’ancien rôle de premier plan joué par cet oiseau dans l’insignologie barbare. Lorsque l’héraldique crée ses premières figures animales, dans le courant du XIIe siècle, elle fusionne en un seul animal (corps de face, tête de profil) le corbeau des Germains et l’aigle des Romains.
A l’époque moderne, la symbolique du corbeau continue de se dévaloriser, comme l’attestent les fables et les proverbes . Aujourd’hui, cependant, l’ornithologie et les enquêtes sur l’intelligence animale contribuent à sa promotion : non seulement le corbeau est le plus intelligent de tous les oiseaux mais il est aussi, selon les expériences les plus récentes, le plus intelligent de tous les animaux, au même niveau que les grands singes, et bien avant le rat, le porc ou le dauphin. Ce qu’affirmaient déjà les savoirs antiques et médiévaux.
(Michel Pastoureau, « Symbolique médiévale et moderne », )
Chez les Amérindiens, le corbeau est considéré comme un porteur de magie, ou comme un oiseau messager de mort.
Pour les diseurs de bonne aventure, le corbeau symbolise l'intelligence. Sa magie est puissante et permet d'apprendre à connaître nos peurs intimes, afin de favoriser un changement de conscience. Il est messager de notre inconscient, ou encore de l'Inconnu, de l’eau-delà.
Il aide à changer d’état de conscience et à écouter sa voie intérieure.
Grâce à lui, on peut soigner et guérir à distance. La force du corbeau peut nous aider à changer et à rentrer dans le grand secret. Le corbeau nous incite à regarder dans le grand vide noir pour trouver des réponses à nos questions.
Le corbeau retourne les énergies négatives pour les personnes qui utilisent la magie noire. Cet animal porte l'énergie du message à l'endroit où il doit être.

Il ne faut pas confondre corbeau et corneille...


La Corneille désigne la Loi. La loi humaine ne ressemble pas à la Loi sacrée. La corneille perçoit l'illusion qui réside dans l'interprétation que l'humanité donne aux mondes, tant physique que spirituelle. Elle est la gardienne des grands mystères. Elle possède le pouvoir de briser les lois de ce monde en se métamorphosant en être humain.
Elle nous aide à percevoir notre vérité intérieure et extérieure. La loi de la vérité est une loi sacrée. Ceux qui ressentent cette énergie assument les découvertes que la vie leur a permis de faire. Ainsi la corneille permettrait de faire de son moi supérieur un guide....

samedi 6 mars 2010

Vues du Ciel




Survol de Lens

Arras en approche au cap 250

Bailleul Sir Berthoult

Atterrissage soleil de face et vent de travers...

vendredi 5 mars 2010

Symbolisme des Oiseaux

L'aigle symbolise Jean
"L'aigle est le symbole particulier de l'évangéliste Jean. Cela vient d'un texte du prophète Ézéchiel qui décrit sa vision : Je discernai quelque chose qui ressemblait à quatre animaux dont voici l'aspect : ils avaient une forme humaine. Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes. . . Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face d'homme, et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à de gauche, et tous les quatre avaient une face d'aigle (Ézéchiel 1, 5-6.10). La tradition a vu dans ces animaux les symboles des évangélistes. Cependant dans l'impossibilité où elle était de déterminer la représentation exacte de ces êtres, elle s'en est tenue à l'attribution de l'homme à Matthieu, du lion à Marc, du taureau à Luc et de l'aigle à Jean.
Symbole de vie nouvelle
Les anciens croyaient que l'aigle, différent en cela des autres oiseaux, renouvelait périodiquement son plumage et sa jeunesse : pour cela il volait directement vers le soleil et ensuite il plongeait dans l'eau. Un psaume y fait allusion : Comme l'aigle se renouvelle ta jeunesse (Psaume 103,5).
Le symbole de l'aigle convient d'une manière particulièrement juste à Jean puisqu'il s'est élevé très haut dans la contemplation de la nature divine du Verbe de Dieu. De plus, l'aigle est souvent interprété comme le symbole de la Résurrection, et Jean est un témoin privilégié du grand événement pascal.
Symbole du Christ et du disciple
L'aigle est le symbole du disciple bien-aimé, mais c'est aussi le symbole du Christ. On le disait capable s'élever jusqu'où on ne le voit plus. On disait aussi qu il avait la capacité de fixer le soleil en plein midi. On voit le rapprochement avec le Christ-Dieu qui voit le Père face à face.
En outre, tous les disciples du Christ peuvent être identifiés aux aigles. Ils partagent la force morale de l'aigle. Le livre d'Isaïe disait : Ceux qui espèrent dans le Seigneur renouvellent leur force, ils déploient leurs ailes comme des aigles, ils courent sans s'épuiser, ils marchent sans se fatiguer (Isaïe 40, 31). Dans le Baptême, plongés dans l'eau, ils ont puisé foi, courage et contemplation. On disait que l'aigle, si grande fût sa faim, laissait toujours une moitié de ses proies aux autres oiseaux. C'est l'exemple de la générosité ou de la charité qui anime le vrai disciple du Christ."

(Pierre Bougie, Professeur au Grand séminaire de Montréal)
L'aigle est aussi le symbole des anges en tant que « roi des oiseaux ». Représenté ailes déployées, il peut désigner la croix. Accompagnée d’un serpent, elle évoque la dualité ciel – terre. La chute vers le sol, désigne la descente de la Lumière sur terre .
Pour les amérindiens,
l'Aigle est un lien avec le Grand-esprit. En fait c’est parce qu’il vole le plus haut dans le ciel que les amérindiens croient qu’il communique nos pensées au Créateur.
Il représente la grande sagesse, l'autorité , le pouvoir et le courage; il vit à dans le domaine de l'esprit sans perdre de vue le le domaine terrestre. L'Aigle apporte l'éveil et l'illumination.
Il enseigne à regarder vers les hautes sphères pour que votre cœur atteigne le Soleil et que vous appreniez à aimer l'ombre aussi bien que la lumière. L'aigle incarne la force divine.
Il aide à prendre du recul pour analyser notre vie. Il offre l'objectivité et la clarté d'esprit nécessaires aux prises de décisions et à la recherche des priorités.
L'aigle enseigne qu'il est nécessaire de considérer aussi bien les événements positifs que les événements négatifs, les faces d'ombre et de lumière, ce qui aide à poursuivre le développement de son moi propre. C'est par la mise à l'épreuve de sa force d'âme qu'une personne peut acquérir la force de l'aigle.


St-Trophime d’Arles
Note sur le tétramorphe
Le tétramorphe représente les quatre Vivants, les quatre animaux ailés tirant le char de la vision d'Ezechiel (Ez 1, 1-14) et que l’on retrouve de façon assez similaire dans l’Apocalypse de Jean (ch. 4, 7-8).
Plus tard les Pères de l’Eglise en ont fait l’emblême des quatre évangélistes : le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l’homme pour Matthieu et l’aigle pour Jean. Ils accompagnent souvent les représentations du Christ en majesté.
- L' homme représente Matthieu : l’évangile de Matthieu débute par la généalogie humaine de Jésus.
- Le lion représente Marc : dans les premières lignes de l’évangile de Marc, Jean-Baptiste prêche au désert, domaine des animaux sauvages.
- Le boeuf représente Luc : aux premiers versets de son évangile, il fait allusion à Zacharie qui offre un sacrifice à Dieu ; dans le bestiaire traditionnel, le boeuf renvoie au sacrifice.
- L'aigle représente Jean : le quatrième évangile commence par la préexistence céleste de la Parole qui vient en Jésus-Christ
La vision d’Ezechiel
Des les premières lignes de sa prophétie, Ezechiel (Ez 1, 1-14) décrit une vision : "le ciel s’ouvrit et je fus témoin de visions divines (Ez 1, 1). Au centre, je discernais quelque chose qui ressemblait à quatre êtres vivants (Ez 1, 5). Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes (…) leurs sabots étaient comme des sabots de boeuf (Ez 1, 6-7). Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face d’homme, et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche, et tous les quatre avaient une face d’aigle (Ez 1, 10). "
Il s’agit de quatre animaux identiques dotés chacun de quatre pattes de taureau, de quatre ailes d’aigle, de quatre mains humaines et de quatre faces différentes d’homme, de lion, de taureau et d’aigle. Ces quatre animaux ont leur place au pied du trône de la gloire de Dieu.
L’Apocalypse
Le livre de l’Apocalypse (4, 7-8) relate une vision dont la parenté avec celle d’Ezechiel est évidente. Les Vivants sont au milieu du trône et autour de lui. mais ils ne sont plus identiques et ils sont beaucoup moins hybrides : ce sont, dans l’ordre, un lion, un taureau, un homme et un aigle. Ils ont chacun six ailes et ils sont recouverts d’une multitude d’yeux.

jeudi 4 mars 2010

Symbolisme des Oiseaux

Phénix de la Cité interdite

Parmi les oiseaux mythiques, on peut citer le Rokh des « Les Mille et Une Nuits » qui est un rapace géant capable de capturer des bateaux.
Le Pouākai, selon les légendes māori, était capable de capturer un humain. Cet oiseau mythique étant probablement la sublimation de l'aigle géant de Haast, disparu avec l'extermination des moas par ces mêmes Māori.
Le Sphinx grec, la harpie, Pégase, les sirènes, les chimères sont des créatures hybrides possédant des traits d'oiseaux et sont plutôt hostiles à l'homme.
Le Phénix, symbole de la renaissance est une créature mythique qui a volontiers été utilisée par les chrétiens qui y voient un symbole de la renaissance de Jésus Christ.
Garuda est un oiseau géant de la mythologie indienne, incarnation de Vishnu.
Le Simurgh, oiseau de la mythologie perse, est également présent dans l'Avesta ou le Shahnameh.

Il existe de très nombreux contes et légendes mettant en scène des oiseaux.
En occident, dans certaines régions, pour cacher l'existence de la sexualité aux enfants, on racontait que les bébés étaient apportés aux parents par les cigognes, faisant de cet animal un symbole positif. Cette légende a probablement sauvé de l'extinction les populations de ces espèces dans l'est de la France.
La Poule aux œufs d'or est à la fois un mythe sur la chance et une allégorie sur l'importance économique de la volaille.
Les fables de Jean de La Fontaine par exemple, mettent en scène des personnages zoomorphes.

Un certain nombre d'oiseaux représentent le sexe de l'homme mais la femme a les siens, par exemple la perdrix ou la caille (souvent qualifiée de chaude).