jeudi 31 décembre 2009

Réveillon

Réunir autour d’une table ceux et celles qui nous sont chers, qui sont partis, ou qui vont nous rejoindre


Le gui a une fonction sacrée depuis les Celtes. C’est la petite boule de cette plante parasite, à moitié translucide, qui lui donne toutes ses vertus magiques. Elle serait trace sacrée d’un autre monde. Les druides grimpaient à l’arbre en tenue blanche, souvent sur les chênes les plus majestueux de la forêt. Les boules du gui ont la vertu de tout guérir. En tout cas, on a gardé la tradition de le suspendre et de s’embrasser au-dessous pour se souhaiter les vœux de prospérité. Quant au houx, ses pointes acérées permettent de chasser les mauvais esprits !
Bonne année ! Au gui l'an neuf !

mercredi 30 décembre 2009

Contes et légendes


En ces temps, Uther Pendragon était mort. Les Bretagnes divisées sombraient dans le chaos. La légende proclame que Merlin, dans cette discorde, la nuit du solstice d’hiver, aurait fiché une épée dans le roc devant le château. Excalibur ne sera brandie que par le grand roi des Bretons. Tous les barons s'y essayèrent en vain, puis les chevaliers. Seul un page nommé Arthur réussit à la retirer de son socle et devint donc le roi de Bretagne.


mardi 29 décembre 2009

S'il te plait, Dessines moi un Arbre...































Chez les peuples indo-européens, la sacralité des arbres occupe une place de choix au cœur des représentations symboliques.
D’une manière générale, pour les sociétés agro-pastorales des régions tempérées, l’arbre et la forêt servaient de refuge, offraient l’alimentation pour les hommes et le bétail, ainsi que du bois de chauffage et de construction. Probablement très tôt, dès le Néolithique et l'Âge du Bronze, les peuples d’Europe conférèrent une valeur particulière à certains individus particulièrement grands, solides ou âgés (comme pour l’Irminsul saxon, totem en frêne sculpté dédié à une divinité teutonnique de la guerre). De là, l’arbre devint souvent une image du centre du monde, de l’axe même du monde reliant les trois niveaux inférieurs, médian et supérieur (l’arbre cosmique attesté dans plusieurs mythologies, comme l’Yggdrasil scandinave, frêne dont les branches soutiennent les 9 mondes qui constituent l'univers), puisqu’il plonge ses racines profondément dans la Terre, élance ses branches vers le ciel, comme pour le soutenir ; à une échelle plus petite, l’arbre était souvent associé à la symbolique du centre des territoires ethniques, le mediolanum des Celtes, littéralement « le milieu de la plaine », devenu le nom de nombreuses cités du monde celte (Melun, Meylan, Mâlains, Milan, etc.). Chez les Celtes anciens, c’est, parmi toutes les essences d’arbres, le chêne qui revêtait semble-t-il une importance particulière : les textes légendaires irlandais du Moyen Âge évoquent encore la tradition selon laquelle l’intronisation royale se faisait toujours auprès d’un arbre sacré, le plus souvent un chêne, dont la longévité et la robustesse était gage de réussite .
D'après Ibn' Arabî(Appelé aussi « Cheikh al-Akbar » ((« le plus grand maître », en arabe), auteur de 846 ouvrages, et dont l'œuvre aurait influencé Dante et Jean de la Croix. (Dans ses poèmes il traite de l'amour, de la passion, de la beauté et de l'absence.)), l'Arbre est le symbole de l'Homme. L'arbre dont Adam et Eve mangèrent le fruit est mentionné dans le Coran comme «Arbre de l'Immortalité» (Shajarat Al-Khuld). L'Arbre se trouve, selon la Genèse, au milieu du Paradis. Il y a de nombreux symbolismes de l'arbre dans toutes les religions. Il est souvent comparé à un Axe du Monde, un lien qui relie le Ciel et la Terre. Il est enfin distributeur du breuvage d'immortalité et lié à l'eau, source intarissable de la Vie elle-même.
Les écritures mentionnent deux arbres au Paradis : l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et l’Arbre de Vie.

Dans la plupart des civilisations, l'arbre incarne la vie entre sacré et profane, la force des choses et la main de Dieu. Entre mythe et histoire, science et foi, hasard et destin, l’origine de la vie et son sens ont de tout temps interpellé l’homme , mais cette question reste relever de l’intime conviction de chacun, jusqu’au dernier moment. Cependant les connaissances et les croyances relatives à l’origine du monde et de l’être humain, au questionnement contemporain sur la vie et la mort, au caractère sacré de la vie, évoluent. La théorie du « big bang », les découvertes paléontologiques, les progrès de la médecine et de la biologie, ainsi que le regain du sacré, ont depuis un siècle révolutionné les idées que l’on pouvait s’en faire, et donné à la réflexion une matière riche en informations nouvelles, et en nouvelles interrogations. Dans sa recherche de repères, et d’explications, l’humanité lève bien des voiles et apprend bien des choses, qu’il s’agisse de l’infiniment grand ou de l’infiniment petit, de l’infiniment proche ou de l’infiniment lointain. Une grande part de mystère demeure cependant. Sous le voile, il y a autant de questions que de réponses. Si puissante que soit la force des choses, si ample que soit leur compréhension, rien n’infirme l’idée que la main de Dieu les mène, et qu’exprimait Voltaire en parlant d’un Grand Architecte. L’origine du Monde et de l’humanité ne sont pas près de cesser d’être une question, et si la part qu’y prend la science croît avec ses progrès, et nourrit les débats, elle n’a pas fait disparaître le mystique et le divin. Faut-il les opposer ? D’aucuns s’y s'efforcent, réexhumant les affrontements de jadis entre croyants et positivistes, entre créationnisme et évolutionnisme, livres d’histoire contre livres saints, interprétations des faits contre interprétations des textes. Le passé se mêle au présent dans le questionnement contemporain sur la vie et la mort, dont nous connaissons mieux que jamais les mécanismes, sans les comprendre pourtant tout à fait. De l’Arbre de vie, nous attendons beaucoup, des racines qui nous relient à nos ancêtres, à leurs traditions, à leur foi, à leurs mœurs, jusqu’aux cimes au-dessus desquelles nous situons tantôt le surnaturel, tantôt l’inconnu, tantôt le vide, sans oublier le parcours en zig zags de tous ses chemins internes qui nous interpellent.

lundi 28 décembre 2009

Lire dans le ciel

La nature est un livre ouvert
Le sens caché fait la beauté des choses, car chacun lit différemment à travers ses filtres. Apprenons à dessiller nos yeux pour donner vie aux images; pour la majorité des yeux, l'arbre a ses racines en terre et la tête au ciel....et pourtant :Et puis encore:

Roubaix, la forêt inversée



Lille, la forêt suspendue


Quel message? Si l'on oublie que les matériaux étaient des dérivés du pétrole et tous importés de Chine....On aimé lire "plus de place pour la nature au 21ème siècle"....mais ce message n'est il pas plutôt celui des deux premières images : "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut,

et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ".

dimanche 27 décembre 2009

Le père Noël et la fête

Quand Jésus rencontra le père Noël !

Les peuples préhistoriques adoraient la lumière et ils avaient construits des temples qui aidaient à comprendre l'arrivée des saisons pour les premiers agriculteurs européens, les hommes du néolithique.
Dans le temple mégalithique de Newgrange en Irlande, la lumière du soleil ne rentre que le jour du solstice d'hiver, le 25 décembre.
De même dans le temple de Stonehenge en Angleterre, le soleil se lève dans une pierre percée que le 21 juin, le jour du solstice d'été.
Les Egyptiens adoraient à cette même période, le fils du Dieu Osiris, Aïon surnommé le soleil renaissant et marqué au front d'une étoile d'or.
Les Perses, aussi, fêtaient cette date du solstice d'hiver en adorant Mithra, le dieu de la vie et de la lumière qui lutte contre les ténèbres et le mal et auquel on sacrifiait un taureau.
Les Celtes faisaient de grands feux aux solstices pour lutter contre les ténèbres. Ils avaient très peur de ces périodes sombres avec le jour le plus court mais en même temps ils savaient que le soleil allait réchauffer le sol et les plantes.
Au 6e jour qui suivait le solstice d'hiver (notre 1er janvier), ils coupaient en grande cérémonie le gui sacré qui montrait que la nature revivait sur les chênes qui semblaient morts; le druide criait alors:
"o ghel an heu !" qui signifiait "que le blé lève " et qui est devenu "Au gui l'an neuf"
Les Romains fêtaient les Saturnales du 17 au 25 décembre: les hommes et les femmes portaient alors des guirlandes autour du cou et s'offraient toutes sortes de cadeaux.
Un peu plus tard, sous l'empire romain, le 25 décembre devint la fête du "soleil invaincu" avec une des divinités solaires représentée par un enfant nouveau-né. L'empereur Julien portait sur ses enseignes la devise "sole invicto".
La religion chrétienne qui célébrait jusqu'au 3e siècle la naissance du Christ le 06 janvier (anciennes Saturnales romaines) décida en 354 que le 25 décembre deviendrait la date de la naissance de Jésus Christ.
Le 25 décembre est une fête qui mélange de nombreuses croyances très anciennes avant de devenir une des dates importantes du calendrier chrétien.
Longtemps les Chrétiens d'Orient gardèrent la date du 6 janvier comme la date de la naissance de leur dieu en qualifiant le 25 décembre de fête païenne.
Dans les années 1600, les fêtes de Noël furent interdites par les puritains anglais et écossais.
Le Père Noël dérange encore:
En 1951, son effigie a été brûlé sur le parvis d'une église à la demande de l'évêché.
Le cardinal Roques, archevêque de Rennes à la même époque dénonçait les "invraisemblables stupidités d'un imaginaire chiffonnier, dénommé père Noël"




Le croiriez vous, le 24 décembre 2009 Philippe Louveau, curé de Sainte-Trinité du Perreux, écrivait:

Nous ne croyons pas au père Noël
qui récompense les enfants sages et punit les méchants.
Nous croyons en Dieu, notre Père,
qui aime tous les humains et veut les sauver.

Nous ne croyons pas au divin enfant
venu « de son père apaiser le courroux ».
Nous croyons au Fils de Dieu, notre frère,
qui nous révèle le vrai visage de Dieu,
nous promet la Vie, et nous donne sa mort comme une avance.

Nous ne croyons pas au sapin et à ses guirlandes
qui trône sur nos places et dans nos maisons.
Nous croyons en l’Esprit-Saint, le consolateur
qui nous invite à devenir nous-mêmes lumière du monde.

Mieux qu’une quinzaine commerciale,
voici le moment favorable.
Mieux que des milliers de jouets,
voici le cadeau de Dieu !

Seigneur, toi qui comptes sur nous pour que Noël rayonne,
donnes-nous un coeur et un regard nouveaux !
Qu’au milieu de la fête, nous soyons capables
de Te découvrir et de T’accueillir,
Toi dont Noël nous rappelle la venue,
il y a 2000 ans, sur la terre de Palestine,
et qui chemines avec nous,
tous les jours,
jusqu’à la fin du monde !

Le Père Noël est condamné, repoussé, discuté, mais nous, les enfants, nous l'adorons parce qu'il est merveilleux


samedi 26 décembre 2009

Le Culte de Mithra, rival de Jésus

Mithra égorge le taureau, Peinture murale, Marino

Mithra a t'il été le rival de Jésus? Les chances du mithriacisme étaient probablement équivalentes à celles du christianisme dans le grand match religieux qui les a opposa durant les premiers siècles de notre Ere. On sait la propension du christianisme à emprunter aux autres religions : récupération des anciens dieux païens, christianisation des mégalithes par adjonction de croix, érection des lieux saints ou lieux de culte sur des sites anciens sans parler des fêtes qui, toutes sans exception ont pris la place, parfois la symbolique et la finalité des anciennes fêtes païennes… C’est particulièrement vrai vis à vis du mithriacisme. Les deux religions sont du type religions de salut et fondées sur les mystères; la décision de fixer la date de naissance du Christ, au 25 décembre, nuit la plus longue de l’année, est prise arbitrairement par l'église pour supplanter la fête de Mithra, célébrée le 25 décembre. Comme Mithra, Jésus naquit dans une grotte, d’une vierge . Il semble que la croix fut un symbole mithriaque, de même que sont mithriaques la mitre et la crosse des Evèques, le titre de pape, la tonsure des clercs. Que dire aussi de la Communion quand on sait que les Mithriastes consomment ensemble, le dimanche, jour du Soleil, le pain et le vin substituts de la chair et du sang du taureau sacrifié.?
Il y a de nombreuses analogies entre les mystères d’Eleusis et les rites et croyances de l’Egypte pharaonique, notamment en ce qui concerne l’initiation hiérophantique ou royale.
Le mithraïsme, qui pénétra dans Rome vers le milieu du Ier siècle avant J.-C., a été le principal adversaire du christianisme jusque vers le milieu du III e siècle, époque de l’apogée du culte du taureau sacré. Il était alors répandu dans tous les pays de l’empire romain. De l’Espagne à l’Angleterre, du Rhin au Danube, les fouilles ont montré que cette religion mystique et sensuelle avait fait de nombreux adeptes chez les esclaves déportés dans les possessions romaines et qui, au service de riches patriciens, ou, parfois, occupant des postes administratifs importants, entretenaient la popularité du mithraïsme. Vers la fin du II e siècle, ce culte fut reconnu légalement comme religion officielle.
En 307 après J.-C., Dioclétien, Galerius et Licinus consacrèrent conjointement un temple à Mithra, sur le Danube, en le déclarant “ protecteur de l’empire ”.
Si l’on considère, à la lumière des rites et des symboles initiatiques, les origines des mystères et des sociétés secrètes antiques, on constate que la Grèce fut l’héritière de l’Egypte et Rome, celle de la Mésopotamie. Certes, des influences archaïques locales existaient dans l’Hellade comme en Italie, et l’histoire des religions représente un ensemble d’éléments assez complexes pour que l’on se méfie, à bon droit, des idées générales en ce domaine. Pourtant, ce simple schéma présente l’avantage de toutes les hypothèses de travail. Il permet au moins de distinguer les deux principes courants de croyances et de traditions qui, entre le deuxième millénaire avant J.-C. et les premiers siècles de l’ère chrétienne, apportèrent aux civilisations grecque et romaine des cosmogonies déjà élaborées et des enseignements ésotériques éprouvés par de longs siècles d’expériences antérieures.
En Italie, le mythe mithraïque correspondait fort bien aux besoins profonds d’un peuple de pionniers et de guerriers, car il les purifiait par la notion d’une libération des puissances de la vie grâce à la mort, de même qu’il exaltait en eux le thème de la virilité rendue féconde par le sacrifice sanglant.
Le mélange de concepts théologiques iraniens et sémitiques qu’était le mithraïsme provenait des antiques civilisations mésopotamiens. Par l’intermédiaire de l’Anatolie, le culte du taureau fut introduit en Crête vers le deuxième millénaire. Un rituel archaïque comportait l’usage des kernoi, ou cornes sacrées, dont on a trouvé un grand modèle fixé au sol du palais de Malia. Ces représentations figurent à la fois sur le disque de Phaestos et parmi les hiéroglyphes hittites. On constate également l’origine anatolienne du symbole de la “ double hache ” (ou Bipène) et le rôle important que jouèrent dans ces mystères les Dactyles crétois, les Courètes dont nous connaissons la fonction initiatique fondamentale.
Les routes du commerce terrestre et maritime faisaient de la grande île crétoise un lieu privilégié de relais, de contacts et de rassemblements entre les peuples orientaux et occidentaux. De nombreux échanges eurent lieu dès le deuxième millénaire entre l’Egéide, la Phénicie, la Syrie et la Mésopotamie. Ougarit, sur la côte syro-phénicienne, a été le principal centre des rapports économiques de la civilisation égéenne avec l’Orient. Les fouilles des nécropoles ont prouvé l’origine anatolienne de certains types de la céramiques crétoise, notamment de vases à forme humaine, du type de Mochlos, par exemple. Vers 1600 avant J.-C., cette civilisation avait atteint son apogée ; une écriture linéaire commençait à être utilisée ; elle est restée, jusqu’à présent, indéchiffrable. Le palais royal de Cnossos a révélé pourtant l’admirable architecture archaïque de la Crète ; il a montré aux archéologues des mosaïques, des fresques, des vases et des coupes qui comptent au nombre des chefs-d’oeuvre de l’art antique. On a trouvé même des serrures métalliques avec leurs clefs et des installations sanitaires avec l’eau courante, chaude ou froide, dans les demeures des riches citoyens de l’île. Les jattes peintes crétoises, les “ pithoi ”, atteignent parfois la taille d’un homme. Elles servaient à la conservation et au transport de l’huile.
La perfection de l’art crétois, attestée par les coupes d’or de Vaphio, par exemple, évoque singulièrement celle de l’art sumérien et à un tel point que l’on peut se demander si cette grande île n’a pas été d’abord une “ colonie ” sumérienne.
Le somptueux palais de Cnossos constituait un ensemble d’une extraordinaire complexité, qui avait été conçu de manière à figurer les mouvements diurnes et saisonniers du Soleil. Il semble que cette disposition énigmatique avait pour but de servir de cadre à des rites chorégraphiques qui se terminaient par un coït sacré destiné à vivifier la terre et pratiqué entre le roi, habillé en taureau, et la reine déguisée en vache, Minos devenant “ le taureau ardent ” et sa femme, la vache fertile.
L’Italie est née sous le signe du Taureau
Chaque printemps, Minos, suivi de son peuple, organisait une course de taureaux dont toutes les phases, depuis la chasse et la capture des animaux sauvages jusqu’à leur sacrifice dans l’arène, sont reproduites sur les deux coupes d’or découvertes dans une tombe, près de Sparte, à Vaphio. Les rites de l’arène se composaient de deux parties, l’étreinte des cornes et la mise à mort. On remarquera que les Crétois, les Sumériens, croyaient que la vigueur et la fécondité du taureau étaient concentrées dans ses cornes. Les représentations les plus anciennes d’Europe, mère de Minos, la montrent assise sur le dos de l’animal et empoignant l’une de ses cornes.
Le taureau était sacrifié solennellement soit en lui tordant le cou, soit par saignée lente, soit d’un coup de poignard. Enfin, sa chair crue était partagée entre les assistants, comme l’atteste ce fragment d’Euripide : “ Leur participation aux festins de chair crue les fit accéder à la terre sacrée. ”
On retrouve, dans le mithraïsme, l’essentiel des croyance et des rites des mystères. Les Etrusques se livraient, d’ailleurs, à des sacrifices taurins précédés d’une chasse rituelle, comme l’atteste une cruche trouvée à Chiusi et datant du VI e siècle. D’autre part, on sait que le nom même de l’Italie provient d’un autre peuple qui se désignait lui-même par le nom de bétail et qui nommait son pays Italia, c’est-à-dire le pays du bétail. “ Italia ! ” était le cri de guerre de ces guerriers, coiffés d’un casque cornu, adorateurs du dieu-taureau Mars, seigneur des batailles.
Mithra, dieu aryen de la lumière, “ Seigneur des vastes pâturages ”, fusionna précocement avec le culte taurin. On lui attribuait la dispensation des biens, de la santé, de la paix. Il était engagé dans un perpétuel combat contre les forces du mal et des ténèbres.
Après une poursuite acharnée, ce sacrificateur divin, ayant saisi le taureau, le transperça de son épée. Alors, du corps de la bête, jaillirent les plantes et les herbes utiles à l’homme ; de sa colonne vertébrale, le froment ; de son sang, le pampre et le vin.
Afin de commémorer cet exploit mythique, le sacrifice solennel du taureau, le “ taurobolisme ”, avait lieu à Rome, à l’endroit même ou à proximité immédiate du lieu où s’élève actuellement la cathédrale Saint-Pierre.
En ce lieu sacré avait été creusé un fossé entièrement recouvert par une claie sous laquelle descendaient, le jour du baptême mithriaque, les catéchumènes, le front ceint d’une couronne d’or, le corps orné avec des bandelettes du même métal.
Les nouveaux baptisés étaient désormais des élus auxquels le sacrement avait conféré la puissance, la bonté, l’immortalité. Le jour du jugement dernier, le taureau sacré devait revenir sur la terre, et Mithra ressusciterait tous les morts. Ces faits suffisent à montrer les nombreux points de ressemblance que présentent entre eux le mithraïsme et le christianisme. Les cultes taurins subsistèrent pendant longtemps. Au VII ième siècle, en Angleterre, l’archevêque de Canterbury décréta solennellement que : “ Quiconque se déguiserait en cerf ou en taureau aux calendes de janvier, c’est-à-dire se travestirait en animal sauvage et se coifferait de la tête d’animaux, quiconque, donc, prendrait de cette façon l’apparence d’un animal sauvage subirait une pénitence de trois ans, car cette pratique était démoniaque. ” On a soutenu que les sorcières et les sorciers, adorateurs du “ dieu-cornu ” du Sabbat, auraient été des sectaires du dieu Mithra. Certes, en Ecosse et en France, de nombreuses femmes, jugées pour sorcellerie, confessèrent avoir eu des rapports avec le démon, qui leur apparaissait sous la forme d’un taureau. On peut se demander toutefois s’il s’agissait vraiment d’un culte taurin véritable à une époque aussi tardive. Peut être faut il voir dans ces faits complexes des traces de survivances de pratiques païennes qui ne se rattachaient pas nécessairement au mithraïsme mais à d’autres religions non chrétiennes.

Les rites secrets et hiérarchisés du culte antique de Mithra

Le mithraïsme n’était pas seulement une religion publique. C'était aussi une société secrète initiatique dont l’enseignement ésotérique était dispensé selon divers degrés qui correspondaient à une hiérarchie occulte. Les sectateurs de Mithra se réunissaient dans des souterrains. Parfois, leur sanctuaire était une grotte naturelle ou artificielle ; plus souvent, dans les villes, c’était une cave précédée d’un parvis ou pronaos, qui s’ouvrait directement sur la voie publique. Le sanctuaire proprement dit était une salle rectangulaire qui symbolisait l’univers. Elle était divisée en trois partie dans le sens de la longueur.
A droite et à gauche, le long du mur, s’étendaient les Podia, banquettes exhaussées sur lesquelles s’agenouillaient les fidèles. La partie centrale était réservée aux cérémonies. Dans le fond, qui se terminait en abside, on plaçait invariablement l’image, parfois voilée, de Mithra tauroctone, entre la représentation du Soleil et de la Lune. Les images des deux dadophores, portant l’un une torche élevée, l’autre une torche abaissée, une fontaine ou une vasque d’eau lustrale, disposée près de l’entrée, des symboles astronomiques (signes du zodiaques, autels dédiés aux planètes), un pyrée ou brûlait un feu perpétuel , les statues du dieu léontocéphale et de Mithra sortant du rocher, tel était l’ameublement ordinaire de ces cavernes (speluncae).
Les initiations comportaient sept degrès, donnant accès à autant de grades, où les membres prenaient successivement le titre de Corbeaux, Occultes, Soldats, Lions, Perses, Héliodromes et Pères. Le tableau sacré était souvent entouré de bas-reliefs représentant des scènes plus ou moins dramatiques, dont les sens nous échappe. Les uns y ont vu des rites d’initiations ; d’autres, une reproduction de détails empruntés à la légende de Mithra. Ainsi, un panneau assez fréquent figure un personnage qui, vêtu comme Mithra, est accueilli par Hélios sur le Char solaire. Est-ce Mithra lui-même ou un initié dont on représente l’ascension ? Peut-être y a-t-il moyen de concilier les deux opinions, en supposant que certaines de ces scènes figurent les initiations où, comme c’était souvent le cas dans les mystères antiques, l’on faisait jouer au néophyte le rôle légendaire du dieu.
Tout ce qu’on a cru pouvoir établir avec quelque certitude en se servant des textes autant que des monuments, c’est que le candidat devait s’engager par serment à ne pas divulguer les secrets du grade qui allait lui être conféré, en outre il formait d’autres voeux plus spéciaux ; puis on l’introduisait, les yeux couverts d’un bandeau, les mains attachées avec des cordes en boyau qu’un officiant coupait au cours de la cérémonie. On le soumettait à diverses épreuves, comme de le faire sauter au-dessus d’une fosse pleine d’eau, ou de le faire passer à travers une flamme ; ensuite, on procédait à des ablutions qui avaient un caractère symbolique : enfin, un voile se levait dans le fond du sanctuaire, et le néophyte était admis à contempler la représentation sacrée du dieu. Des jeux de lumières, inattendus, habilement ménagés, ajoutaient à la mise en scène. Les textes ne nous renseignent guère sur les détails des initiations aux grades respectifs. Nous savons seulement, d’après Tertullien, qu’à la réception du miles, on lui offrait une couronne sur une épée ; le candidat prenait l’épée, mais repoussait la couronne en disant : “ Mithra est ma couronne. ” Il y avait aussi un banquet, sorte de communion à laquelle ne participaient peut-être que les initiés ayant reçu les léontiques. Le célébrant y consacrait des pains mélangés de vin. Un bas-relief de Sarrebourg montre deux personnages couchés sur des coussins devant un trépied qui porte de petits pains ronds, marqués chacun d’une croix ; tout autour, des initiés de différents grades sont munis de cornes à boire.
Il y avait aussi, comme nous venons de le voir, des épreuves physiques assez sérieuses où le néophyte jouait le rôle de patient. Peut-être feignait-on de le mettre à mort par un glaive qu’on levait sur sa tête. Dans d’autres circonstances, il devait prendre part à un meurtre simulé ; d’après un auteur syriaque, Zacharie le Scolastique, le prêtre se bornait à produire une épée teintée du sang d’un homme qui était censé avoir péri de mort violente.

L’erreur de l’Empereur Commode

Il n’est pas étonnant que dans ces conditions les chrétiens aient accusé les sectateurs de Mithra de pratiquer des sacrifices humains. Rien n’implique des attentats à la vie humaine, du moins pour l’époque dont nous nous occupons. L’empereur Commode, qui avait voulu se faire initier, causa un scandale pour avoir, paraît-il, pris au sérieux le meurtre simulé et causé ainsi la mort de la victime. Un autre argument, c’est que, là où les bas-reliefs exhibent un sacrifice de taureau ou de bélier, le glaive disparaît dans le corps de l’animal ; là, au contraire, où il s’agit d’un homme, l’arme est simplement brandie, et rien n’indique qu’elle dût s’abaisser.
A chaque degré on expliquait sans doute au néophyte le sens des symboles qui l’entouraient ; peut-être cette interprétation allait-elle en s’approfondissant et, pour mieux dire, se spiritualisant, à chaque initiation nouvelle.
Dans chaque communauté, on trouvait un ou plusieurs desservants (sacerdos, antistes), généralement, mais pas toujours, recrutés parmi les pères. Ceux-ci se divisaient eux-mêmes en pères, père du culte (Patres sacrorum) et pères des pères (Pater patrum). Le rôle du clergé était plus considérable que dans les anciens cultes grecs et romains. Intermédiaire obligé entre le fidèle et la divinité, il dirigeait la célébration des offices et l’administration des sacrements, présidait aux dédicaces solennelles, veillait à l’entretien du feu perpétuel, formulait des prières, le matin, à midi et le soir, en se tournant respectivement vers l’Orient, le Midi et le Couchant. La liturgie quotidienne, comprenant de longues psalmodies et des chants accompagnés de musique, se compliquait fréquemment de sacrifice spéciaux. A un moment donné, marqué par la sonnerie de clochettes, on dévoilait l’image du Tauroctone.
Chaque jour de la semaine était consacré à l’une des planètes ; on célébrait un office devant son image dans un endroit déterminé de la crypte. Il y avait aussi des fêtes solennelles à certains jours de l’année. Une des plus importantes était fixée au 25 décembre, où l’on célébrait la renaissance du Soleil (Dei natalis Solis invicti). Les équinoxes étaient des jours fériés ; les initiations s’opéraient de préférence au printemps ; vers l’époque pascale, où les chrétiens admettaient également les catéchumènes au baptême.
Les communautés mithriaques ne furent jamais au service de l’Etat : leur représentation juridique était cependant assurée par le collège de décurions qu’elles élisaient chaque année ; elles avaient leurs présidents ou magistri, leurs défenseurs, leurs patrons, qui veillaient à leurs intérêts civils. Les sanctuaires du mithraïsme ne furent, d’ailleurs, jamais très spacieux ; ils ne pouvaient guère contenir qu’une centaine de fidèles. Quand la communauté devenait trop nombreuse, elle se dédoublait et envoyait une colonie fonder un autre mithreum.

La lente séparation de la religion et de l’initiation

On peut se demander si ce principe de dédoublement du mithreum et ces missions ne correspondent pas à des coutumes très anciennes qui expliqueraient, peut-être, en dehors du cas particulier du mithraïsme, à la fois la grande ressemblance que présentent entre eux la plupart des mystères du monde antique et l’analogie évidente de l’organisation et des rites des sociétés secrètes traditionnelles dans les pays les plus divers.
Avec la naissance et les progrès du christianisme, nous allons constater que la distinction entre l’enseignement exotérique et l’ésotérisme, entre la religion et l’initiation, va devenir de plus en plus nette jusqu’à se transformer en une division totale, dans les temps modernes. Parallèlement, des conflits philosophiques et sociaux se sont aggravés de siècle en siècle, dans la mesure où la civilisation contemporaine, éloignée de la foi ancestrale, n’en a pas été rapprochée pour autant du savoir initiatique, à l’exception d’une élite trop peu nombreuse et disposant de moyens d’action insuffisants par rapport à l’ampleur toujours croissante des tâches à accomplir et des problèmes à résoudre. La lente dégradation de l’unité spirituelle de la civilisation occidentale demeure l’un des faits fondamentaux de l’histoire universelle.
J.R. Conrad, dit dans son livre"Le Culte du Taureau":
Le taureau était mis à mort par le prêtre et son sang retombait sur les prosélytes. Abondamment baignés dans le liquide purificateur, ces derniers sortaient alors de la fosse pour recevoir et absorber un peu de semence de l’animal, prélevée par le prêtre dans les testicules de la bêtes ”. Plus loin, le même auteur écrit à propos du thème de la résurrection dans le culte de Mithra : “ Ceux qui avaient eu la véritable foi, devaient acquérir la vie éternelle grâce au vin préparé avec le sang du taureau sacré ; quant aux autres, ils étaient condamnés à rester dans l’obscurité éternelle. ” Il dit encore : “ On a, par exemple, de bonnes raisons de supposer que le prêtre de Mithra résidait sur la colline vaticane. Après la mort de Julien l’Apostat, qui avait reçu le baptême mithraïque, le siège de la papauté païenne semble avoir cédé la place au chef de l’église chrétienne. ” Si l’on peut faire quelque réserve à propos de ce dernier jugement de J.R. Conrad, il n’en est pas moins important de remarquer que la grande fête de Mithra était célébrée le 25 décembre. Le pape Libère, en 354, transféra du 6 janvier au 25 décembre la fête célébrée en l’honneur de la Nativité

jeudi 24 décembre 2009

Noëls

Noël Orthodoxe



Dès le IVème siècle, les Églises d'Orient célébraient la naissance de Jésus le 6 janvier. Cette fête du Noël orthodoxe commémorait à la fois la manifestation de la naissance du Christ aux bergers et aux mages et la manifestation du Christ à son baptême. C'est la fête de la manifestation de Dieu. Elle marquait aussi le retour de la lumière divine.
Actuellement, les patriarcats de Constantinople et d'Antioche et l'Église de Grèce célèbrent la naissance de Jésus et la visite des mages le 25 décembre parce qu'ils ont adopté le calendrier grégorien. Les Églises russes, serbes, arménienne, copte et éthiopienne célèbrent la naissance de Jésus et la visite des mages le 7 janvier (13 jours après le 25 décembre), parce qu'elles ont gardé le calendrier julien.
La préparation au Noël orthodoxe est une période de jeûne, c'est un carême. En effet, les plus grandes fêtes sont préparées par un temps de jeûne. La veille de la fête revêt un caractère tout aussi important que le jour même, elle est principalement marquée par le jeûne.
La crèche n'est pas traditionnelle dans les églises orthodoxes, car le culte voué à des statues de personnages saints est proscrit. Les orthodoxes représentent la nativité par les icônes.

Noël Protestant


Les Églises protestantes ont trois cultes pour la fête : la nuit, à l'aube et le matin qui tous les trois peuvent inclure la célébration de la Cène.
En 1560, au moment de la Réforme, les protestants se refusent à représenter la Nativité par une crèche comme les catholiques. Ils préfèrent développer la tradition du sapin, arbre qui symbolise le paradis d'Adam et Ève et la connaissance du bien et du mal.


Noël pour les Musulmans


En France, les musulmans sont partagés à ce sujet. Certains fêtent le jour de Noël pour les enfants et pensent qu'un musulman peut accepter l'invitation de ses amis chrétiens à participer à la fête. Mais, en principe, un musulman ne doit pas célébrer une fête religieuse non-musulmane. Il n'y a pas de Noël musulman.
Cependant le Coran (Sourate III, verset 42/47) affirme que Jésus est né d'une vierge miraculeusement. En effet, Mahomet connaissait la naissance de Jésus par un évangile apocryphe et le Coran reconnait Jésus comme prophète. Mais l'Islam permet il de fêter la naissance des prophètes ? Les musulmans sont aussi divisés sur ce point.


Noël pour les Juifs


Les familles juives ont également une fête à célébrer en décembre, c'est Hanouka, la fête des lumières. Pendant cette fête, chacun allume une bougie d'un chandelier à huit branches, chaque soir de la semaine. Pendant Hanouka, on s'échange aussi un cadeau par jour pendant huit jours.

mercredi 23 décembre 2009

Noël : Les origines de la fête

La nativité

Chapelle Scrovegni
Giotto , 1303-1306
Eglise de l'Arena à Padoue



Des le premier siècle avant J-C, on célébrait à Rome le culte de Mithra, divinité perse de la lumière. On fêtait le 25 décembre, pour le solstice d'hiver, la naissance de Mithra, le soleil invaincu (Dies natalis solis invicti). On fêtait la renaissance de la lumière par le sacrifice d'un jeune taureau. En 274, l'empereur Aurélien déclare le culte de Mithra religion d'état et fixe la célébration du solstice au 25 décembre.
Pour les Chrétiens, il n'y avait pas de fête à cette époque car fêter un anniversaire de naissance ne faisait pas partie des traditions juives: ces pratiques étaient d’origines païennes. Les premiers chrétiens les ont rejetées jusqu’au 4e siècle de notre ère. La fête de Noël n'existait donc pas au début du christianisme. A cause de son origine païenne, les Témoins de Jéhovah ne célèbrent pas Noël. C'est seulement à partir du II° siècle que l'Église a cherché à déterminer dans l'année le jour de la naissance de Jésus sur lequel les évangiles ne disent rien. Des dates différentes ont été proposées : le 6 janvier, le 25 mars, le 10 avril ...
A Rome, l'Église a choisi le 25 décembre pour célébrer la naissance de Jésus, sans aucun doute pour faire pièce à la fête païenne de la naissance de Mithra. Vers 330 ou 354, l'empereur Constantin, converti au christianisme, décide de fixer la date de Noël au 25 décembre.
En 354, le pape Libère instaure la célébration de la fête du 25 décembre et cette date marque le début de l'année liturgique. Cette date a une valeur symbolique. En effet, en s'inspirant de Luc 1/78, on considérait la venue du Christ comme le lever du "Soleil de justice". La fête de Noël célèbre ainsi la naissance de Jésus soleil de justice.
La fête du 25 décembre arrive progressivement en Orient et en Gaule : en 379 à Constantinople, au début du Vème siècle en Gaule et à Jérusalem et à la fin du Vème siècle en Égypte. Dans les Églises d'orient, au 4ème siècle, on célébrait, sous des formes diverses, le 6 janvier la fête de la manifestation de Dieu.
En 425, l'empereur Théodose codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël. La fête du 25 décembre devient exclusivement chrétienne. Clovis est baptisé dans la nuit de Noël 496. En 506, le concile d’ Agde en fait une fête d’obligation. En 529, l’empereur Justinien en fait un jour chômé.
La messe de minuit se célèbre dès le V° siècle, avec le pontificat de Grégoire le grand. Au VII° siècle, l'usage s' établi à Rome de célébrer 3 messes : la vigile au soir du 24 décembre, la messe de l'aurore et la messe du jour le 25 décembre.
La fête du 25 décembre, fête de Noël, s'est répandue progressivement en Europe. Elle a été célébrée à la fin du V° siècle en Irlande, au VII° en Angleterre, au VIII° en Allemagne, au IX° dans les pays scandinaves, au IX° et X° dans les pays slaves.
A partir du XII° siècle, la célébration religieuse de la fête de Noël est accompagnée de drames liturgiques, les "mystères" qui mettent en scène l'adoration des bergers ou la procession des mages. Ces drames liturgiques se jouent primitivement dans les églises, puis sur les parvis.
Les crèches d'église apparaissent en Italie au XV° siècle et l'arbre de Noël en Allemagne au XVI°. Puis les crèches familiales, napolitaines puis provençales, se développent a partir du XVII°.
Au moment de la Réforme en1560, les protestants s'opposent à la crèche et préfèrent la tradition de l'arbre. Avec la contre réforme au XVII° , les représentations des drames liturgiques sont interdites parce qu'elles sont devenues trop profanes.
Au XIX°siècle, le père Noël apparaît aux États-Unis. Il se répand en Europe après la deuxième guerre mondiale. Fin 2009, craignant des grèves à la poste en France, il fait l'acquisition d'un ordinateur.....

mardi 22 décembre 2009

Solstice d'Hiver / Saint Jean d'hiver / 21/27 décembre

Jean l'Evangéliste
(Icone du monastère de Patmos)
SAINT JEAN L’EVANGELISTE
Cette représentation de l’apôtre se trouve au monastère de Prevelli,sur la côte sud de la Crète.Saint Jean y est représenté devant un bureau,il écrit son évangile sur un rouleau de parchemin.Derrière lui, l’aigle (symbole de Jean dans l’interprétation de la vision apocalyptique AP 4 1-11) tient l’encrier.

Saluons ce moment où le soleil s'arrête.
Plus simplement, c'est à ce moment de l'année que le jour est le plus court et la nuit la plus longue. A partir du Solstice d'Hiver, les jours vont s'allonger et la lumière vaincra les ténébres. Le Solstice a été marqué par des fêtes païennes (comme les saturnales romaines) en l'honneur du soleil invaincu (sol invictus) lié en particulier au culte de Mithra. Cette fête comme d'autres festivités païennes a ensuite été assimilée par des religions comme le christianisme (Noël). Ce n'est qu'en 354 que le pape Libère décida que Noël, jour de la naissance de Jésus, devait être fêté le 25 décembre.
La période de Solstice, c'est également la Saint-Jean d'hiver (27 décembre). Il s'agit ici de Saint Jean l'Evangéliste et non de Saint Jean Baptiste fêté, lui, au Solstice d'été.
L'attribut de Saint Jean l'Evangéliste est l'aigle.. A noter qu'il fut aussi celui des Templiers et d'autres ordres de chevalerie.
Originaire du village de Bethsaïde, Jean était un pêcheur du lac de Tibériade comme son père Zébédée (qui aurait épousé Salomé, la fille d'un premier mariage de Joseph) et son frère Jacques. Ils furent des disciples de Jean le Baptiste qui déclara : Celui qui vient derrière moi est plus grand que moi. C'est Saint Jean Baptiste qui leur montra Jésus de Nazareth en leur déclarant : Voici l'agneau de Dieu. Jean et Jacques devinrent des pêcheurs d'hommes.
Jean est considéré comme "le disciple que Jésus aimait". Il put le suivre sur la montagne du Thabor pour entendre une voix venue du ciel dire : Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute ma complaisance: Ecoutez-Le. Le Christ le choisit pour s'asseoir à ses côtés lors de la dernière Cène. Et Jean le suivit jusque dans la cour du Grand Prêtre lorsqu'il fut arrêté. Fidèle d'entre les fidèles, il sera le seul parmi les apôtres, au pied de la croix. C'est lui également qui fut le premier au tombeau et découvrit les bandelettes sur le sol.
Selon une tradition, Jean vécut ensuite à Ephèse avec Marie. C'est là qu'il écrivit le 4e évangile. Pendant son exil à Patmos, il eut la révélation de l'Apocalypse (le terme même d'apocalypse signifie révélation).
Saint Jean aurait été amené d'Ephèse à Rome, chargé de fers, sous le règne de l'empereur Domitien. Il fut condamné par le sénat à être jeté dans l'huile bouillante devant l'actuelle Porte latine. Selon un site chrétien, il en serait sorti plus frais et plus jeune qu'il n'y était entré. Dans la littérature ésotérique, Saint Jean l'Evangéliste personnifie la lumière crépusculaire du soir, celle qui embrase le ciel lorsque le soleil vient de disparaître sous l'horizon. Le disciple préféré du Maître fut, en effet, le confident de ses enseignements secrets, réservés aux intelligences d'élite des temps futurs. On lui attribue l'Apocalypse, qui, sous prétexte de dévoiler les mystères chrétiens, les masque sous des énigmes calculées pour entraîner les esprits perspicaces au delà des étroitesses du dogme. Aussi est-ce de la tradition johannite que se sont prévalues toutes les écoles mystiques, qui, sous le voile de l'ésotérisme, ont visé à l'émancipation de la pensée.

"La création de la lumière": enluminure de JL Leguay

Le quatrième Evangile débute par un texte qui peut être traduit ainsi :

"Au commencement était le Verbe
Et le Verbe était auprès de Dieu,
Et le Verbe était Dieu. "


La doctrine du Verbe fait chair, c'est-à-dire de la liaison divine incarnée dans l'Humanité, remonte d'ailleurs, à travers Platon, aux conceptions des anciens hiérophantes.
À Patmos, île montagneuse, qui était luxuriante à l'époque, Jean reçoit une vision du Christ de l'Apocalypse, majestueux d'apparence, vêtu de blanc, le glaive de la Parole dans la bouche. Jean s'agenouille et il est béni par l'apparition qui lui dit : « Écris donc ce que tu as vu, le présent et ce qui doit arriver plus tard » . Puis il lui aurait révélé en de grandioses visions ce qui doit arriver à la fin des temps : l'accroissement de l'iniquité, la venue de l'Antéchrist, son combat contre les fidèles et sa lutte ultime qui le jettera finalement pour toujours en Enfer avec les diables et ses anges maléfiques. Il contempla aussi les bouleversements du Monde, la consommation de toute chose sous le feu divin, et, enfin le triomphe du Fils de l'homme, la résurrection de tous et le jugement dernier, et enfin la descente sur terre de la Jérusalem céleste, cité sainte et éternelle, où Dieu demeurera pour toujours avec les hommes.
Bon, c’est la légende ! La légende raconte aussi que Jean s’est fait enterrer vivant et recouvrir de terre ; ses disciples accourus, ôtent la terre ; mais le corps n’est plus la….ressuscité ? Transmuté ? Envolé sur les ailes de l’aigle qui souvent représente Jean ?
Il serait mort à Éphèse en l'an 101, à l'âge de 98 ans. Il serait enterré près d'Éphèse, où il existait une basilique Saint-Jean aujourd'hui en ruines.
Jean aurait accompli un nombre incroyable de miracles, le dernier étant la disparition de son corps terrestre !
L'Évangile selon Jean est le quatrième Évangile canonique du Nouveau Testament. Il ne comporte pas de nom d'auteur, mais est traditionnellement attribué à l'apôtre Jean, et ce, dès la seconde moitié du IIe siècle, par saint Irénée.
Comme les trois évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc), il rapporte certaines des actions et des paroles de Jésus, mais s'en distingue par son emphase théologique. Il insiste sur la mission cosmique de Jésus de rédemption de l'humanité plutôt que sur son ministère terrestre d'enseigner, de chasser les démons et de réconforter les pauvres.
Dans la doctrine trinitaire, l'évangile selon Jean est le plus important en matière de christologie, car il énonce implicitement la divinité de Jésus.
Cependant, il n'est pas sûr que Jean ait écrit l'Apocalypse. Et d'ailleurs l'Eglise mis du temps à considérer cette "révélation" comme digne de figurer dans la canon du Nouveau Testament, tout comme l'Epitre de Jacques (que Luther qualifiait "d'épitre de paille"). Certains théologistes pensent que l'Apocalypse ait été écrite pour rendre courage aux chrétiens de Rome persécutés. Quant au Prologue du quatrième Evangile, selon certains exégètes il est postérieur à l'Evangile lui-même et aurait été composé pour lutter contre l'hérésie docète qui niait que Jésus ait eu un corps réellement humain, et qu'il pouvait se rendre invisible lorsque la situation l'exigeait. Cette thèse reposait sur l'Evangile de Luc, l'épisode où Jésus, menacé, se rendit invisible aux yeux de ses adversaires. Il ya une dizaine d'années, un minuscule fragment de l'Evangile de Jean a été découvert et daté: il aurait été rédigé (copié) vers l'an 45, ce qui va à l'encontre de ce qui était affirmé jusque là, car on pensait à une période rédactionnelle allant de 65-70, généralement, à 120.

(Janus: enluminure de JL Leguay)
Certains auteurs voient dans les deux Jean la représentation des phases ascendantes et descendantes du soleil. Ils se retrouveraient dans le dieu romain bicéphale Janus.



Vitrail de l'Apocalypse (Cathédrale de Clermont Ferrand 1978)

lundi 21 décembre 2009

Rêve d'Icare

Retour sur la terre des hommes....
Je suis toujours fasciné par cette force verticale mouvante qui nous porte ; surtout à l’atterrissage ; régler sa descente (vitesse/altitude) pour arriver pile poil et poser en douceur ; je pense à St Ex ; je suis sûr qu’il prenait son pied à chaque fois ! on tire sur le manche en réduisant les gaz, la bête se cabre , s’appuie sur l’air et ralentit ….si on tire trop, on décroche, c’est la chute libre, difficile à récupérer si l’on est près du sol ; si on ne tire pas assez, on arrive avec trop de vitesse et le contact avec la piste sera brutal ; le doigté du pilote ; il faut sentir et comprendre la bête pour l’apprivoiser, car elle n’obéit pas à la logique ordinaire (mais à celle de la mécanique des fluides) et puis à l’approche, on voit la carte Michelin qui défile sous l’avion , puis le château d’eau, la caserne des pompiers, les tours de la ville qui s’approchent….; je prends des points de repère : ...on dirait un immense magasin de jouets…même le train électrique ressemble à un vrai !

dimanche 20 décembre 2009

Vol de saison

Qui sommes nous ? D’où venons nous ? Où allons nous ?

En bas les hommes et leur folie ; en haut le ciel et les Dieux….Ici, à 800 pieds, un extraordinaire espace de liberté, un autre regard sur la terre pour réfléchir à hier et à demain.
En bas, le monde du paraître et des gens qui courent…., qui cherchent l’argent, le pouvoir, les honneurs, la gloire ou plus simplement veulent être reconnus. Le monde d’en bas existe bien, c’est sûr ; celui d’en haut, rien n'est moins sûr, mais entre les deux, c’est tellement beau….

samedi 19 décembre 2009

Beau temps pour s'envoyer en l'air

En approche sur Arras Altitude 1000 pieds Difficile de trouver son chemin quand les couleurs changent!


vendredi 18 décembre 2009

Les plus beaux Poèmes Erotiques

Bien sûr, c'est dans la Bible
Le Cantique des Cantiques
Chapitre 1 Poème des poèmes
1. Poème des poèmes qui est à Shelomo.
2. Il me baisera des baisers de sa bouche; oui, tes étreintes sont meilleures que le vin.
3. À l'odeur, tes huiles sont bonnes, ton nom est une huile jaillissante; aussi, les nubiles t'aiment.
4. Tire-moi derrière toi, courons !
Le roi m'a fait venir en ses intérieurs.
Jubilons, réjouissons-nous en toi !
Mémorisons tes étreintes mieux que le vin ! Les rectitudes t'aiment.
5. Moi, noire, harmonieuse, filles de Ieroushalaîm, comme tentes de Qédar, comme tentures de Shelomo.
6. Ne me voyez pas, moi, la noirâtre: oui, le soleil en moi s'est miré.
Les fils de ma mère ont brûlé contre moi; ils m'ont mise gardienne de vignobles.
Mon vignoble à moi, je ne l'ai pas gardé !
7. Rapporte-moi, toi que mon être aime, où tu pais, où tu t'étends à midi ; car pourquoi serais-je comme affublée, auprès des troupeaux de tes amis ?
8. Si tu ne le sais pas pour toi, la belle parmi les femmes, sors pour toi sur les traces des ovins; pâture tes chevreaux aux demeures des pâtres.
9. À ma jument, aux attelages de Pharaon, je te compare, ô ma compagne !
10. Tes joues sont harmonieuses dans les pendeloques, ton cou dans les gemmes.
11. Nous ferons pour toi des pendeloques d'or, avec des pointes d'argent.
12. Le roi encore sur son divan, mon nard donne son odeur.
13. Mon amant est pour moi un sachet de myrrhe; il nuite entre mes seins.
14. Mon amant est pour moi une grappe de cypre, aux vignobles de 'Éïn Guèdi.
15. Te voici belle, ma compagne, te voici belle aux yeux palombes.
16. Te voici beau, mon amant, suave aussi; aussi notre berceau est luxuriant.
17. Les cèdres sont les poutres de nos maisons; nos lambris, des genévriers.
Chapitre 2.- Lotus des vallées
1. Moi, l'amaryllis du Sharôn, le lotus des vallées.
2. Comme un lotus parmi les vinettiers, telle est ma compagne parmi les filles.
3. Comme un pommier parmi les arbres de la forêt, tel est mon amant parmi les fils.
4. Je désirais son ombre, j'y habite; son fruit est doux à mon palais.
5. Il m'a fait venir à la maison du vin; son étendard sur moi, c'est l'amour.
6. Soutenez-moi d'éclairs, tapissez-moi de pommes: oui, je suis malade d'amour.
7. Sa gauche dessous ma tête, sa droite m'étreint.
8. Je vous adjure, filles de Ieroushalaîm, par les gazelles ou par les biches du champ, n'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour avant qu'il le désire !
Va vers toi-même
8. La voix de mon amant ! Le voici, il vient !
Il bondit sur les monts, il saute sur les collines.
9. Il ressemble, mon amant, à la gazelle ou au faon des chevreuils...
Le voici, il se dresse derrière notre muraille !
Il guette aux fenêtres, il épie aux treillages !
10. Il répond, mon amant, et me dit: Lève-toi vers toi-même, ma compagne, ma belle, et va vers toi-même !
11. Oui, voici, l'hiver est passé, la pluie a cessé, elle s'en est allée.
12. Les bourgeons se voient sur terre, le temps du rossignol est arrivé, la voix de la tourterelle s'entend sur notre terre.
13. Le figuier embaume ses sycones, les vignes en pousse donnent leur parfum.
Lève-toi vers toi-même, ma compagne, ma belle, et va vers toi-même !
14. Ma palombe aux fentes du rocher, au secret de la marche, fais-moi voir ta vue, fais-moi entendre ta voix !
Oui, ta voix est suave, ta vue harmonieuse.
15. Saisissez pour nous les renards, les petits renards, saboteurs de vignobles ! Nos vignobles sont en pousse.
16. Mon amant à moi, et moi à lui, le pâtre aux lotus.
17. Jusqu'à ce que le jour se gonfle, s'enfuient les ombres,
fais volte-face, ressemble pour toi, mon amant,
à la gazelle ou au faon des chevreuils, sur les monts de la rupture.
Chapitre 3.- Noces
1. Sur ma couche, dans les nuits, j'ai cherché celui qu'aime mon être.
Je l'ai cherché, mais ne l'ai pas trouvé.
2. Je me lèverai donc, je tournerai dans la ville, dans les marchés, sur les places.
Je chercherai celui qu'aime mon être. Je l'ai cherché mais ne l'ai pas trouvé.
3. Les gardes qui tournaient dans la ville m'ont trouvée. « Celui qu'aime mon être, l'avez-vous vu ? »
4. De peu les avais-je dépassés que je trouvai celui qu'aime mon être.
Je l'ai saisi et ne le lâcherai pas avant de l'avoir fait venir à la maison de ma mère, dans l'intérieur de ma génitrice.
5. Je vous adjure, filles de Ieroushalaîm, par les gazelles ou par les biches du champ, n'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour avant qu'il le désire !
6. Qui est celle qui monte du désert, comme palmes de fumée, encensée de myrrhe et d'oliban, de toutes les poudres du colporteur ?
7. Voici le lit de Shelomo, soixante héros sont autour de lui, des héros d'Israël;
8. tous armés d'épée, initiés à la guerre, chaque homme son épée sur sa cuisse, contre le tremblement des nuits.
9. Le roi Shelomo s'est fait un palanquin en bois du Lebanôn.
10. Il fait ses colonnes d'argent, sa tapisserie d'or, ses montants de pourpre, son intérieur tapissé d'amour par les filles de Ieroushalaîm.
11. Sortez, voyez, filles de Siôn, le roi Shelomo,
le nimbe dont sa mère l'a nimbé le jour de sa noce, le jour de la joie de son coeur !
Chapitre 4.- Viens avec moi
1. Te voici belle, ma compagne, te voici belle !
Tes yeux palombes à travers ton litham; tes cheveux tel un troupeau de caprins qui dévalent du mont Guil'ad;
2. tes dents tel un troupeau de tondues qui montent de la baignade; oui, toutes jumelées, sans manquantes en elles.
3. Tes lèvres, tel un fil d'écarlate, ton parler harmonieux; telle une tranche de grenade, ta tempe à travers ton litham ;
4. et telle la tour de David, ton cou, bâti pour les trophées: mille pavois y sont suspendus, tous les carquois des héros.
5. Tes deux seins, tels deux faons, jumeaux de la gazelle, pâturent dans les lotus.
6. Avant que le jour se gonfle et s'enfuient les ombres, j'irai vers moi-même au mont de la myrrhe, à la colline de l'oliban.
7. Toi, toute belle, ma compagne, sans vice en toi.
8. Avec moi du Lebanôn, fiancée, avec moi du Lebanôn, tu viendras !
Tu contempleras de la cime d'Amana, de la cime du Senir et du Hermôn, des tanières de lions, des monts de léopards !
9. Tu m'as incardié, ma soeur-fiancée, tu m'as incardié d'un seul de tes yeux, d'un seul joyau de tes colliers.
10. Qu'elles sont belles, tes étreintes, ma soeur-fiancée, qu'elles sont bonnes tes étreintes, plus que le vin !
11. L'odeur de tes huiles plus que tous les aromates !
12. De nectar, elles dégoulinent, tes lèvres, fiancée !
13. Le miel et le lait sous ta langue, l'odeur de tes robes; telle l'odeur du Lebanôn !
14. Jardin fermé, ma soeur-fiancée, onde fermée, source scellée !
15. Tes effluves, un paradis de grenades, avec le fruit des succulences, hennés avec nards;
16. nard, safran, canne et cinnamome avec tous les bois d'oliban; myrrhe, aloès, avec toutes les têtes d'aromates !
17. Source des jardins, puits, eaux vives, liquides du Lebanôn !
18. Éveille-toi, aquilon ! Viens, simoun, gonfle mon jardin !
Que ses aromates ruissellent !
Mon amant est venu dans son jardin; il mange le fruit de ses succulences.

nota: illustrations de Marianne Clouzot

jeudi 17 décembre 2009

Comment le Christianisme investit le Calendrier


A partir du IV ème siècle, l’Eglise s’approprie le calendrier julien et le christianise progressivement. Elle y greffe son rythme liturgique et entreprend un énorme travail d’acculturation en remplaçant les cérémonies romaines par les siennes. Structuré par les deux grandes fêtes de Noël et Pâques le calendrier chrétien s’articule autour de la vie du Christ. Au IVème siècle, l’empereur Constantin s’étant converti au christianisme, les chrétiens sont en situation de faire accepter leur cadre temporel à l’empire. Pour se démarquer du calendrier juif, ils gardent le découpage en semaines mais choisissent pour jour de la semaine consacré à Dieu, le Dimanche. En 321 Constantin interdit les activités publiques le dimanche dans les villes. Les pères de l’Eglise cherchent à fixer les principales fêtes chrétiennes à des moments clés de l’année solaire : Pâques à l’équinoxe de printemps et Noël près du solstice d’hiver, se superposant ainsi aux fêtes païennes : fin des saturnales le 24 décembre et le 25, fête à la gloire de Mithra (natalis solis invicti) (fête du soleil invaincu).
Le temps liturgique se structure ainsi de l’Avent jusqu’au carnaval et du carême à la Pentecôte ; le calendrier agraire (arbres de mai/ feux de la saint jean) et le calendrier liturgique se complètent, les temps forts de ce dernier se situant dans la morte saison agricole. Grâce au Dimanche, l’Eglise contrôle le temps économique et social…. Les grandes foires ont lieu les jours de fête….Le jour de l’épiphanie, les curés annoncent en chair la date retenue pour Pâques, affirmant ainsi le pouvoir de l’Eglise sur le calendrier. En disposant judicieusement ses fêtes, l’Eglise réussit à christianiser tous les temps forts de l’année ; la toussaint qui avait lieu au printemps sera déplacée au 1er novembre dans le but d’assimiler la Samain, très populaire fête celtique des morts. Enfin l’Eglise , sans jamais légiférer sur ce point imposera progressivement une nouvelle origine à la datation : le jour de naissance du Christ.

mercredi 16 décembre 2009

Calendriers

Le Calendrier lunisolaire de la république romaine
Depuis 153 avant JC, l'année à Rome commençait en Janvier. L'année comptait 355 jours répartis en douze mois et, tous les deux ans les Pontifes ajoutaient un mois intercalaire pour concorder avec l'année solaire.
Janvier était le mois de Janus, dieu aux deux visages, l'un regardant l'année passée, l'autre l'année à venir. Février, mois des morts était consacré aux purifications (februare signifie purifier). Mars marquait le début de la saison guerrière. Avril était le mois de Vénus (en étrusque Aphrodite se dit Apru). Mai était le mois de Maia, déesse de la croissance et juin celui de Junon; les mois suivant portaient le numéro de la place qu'ils avaient dans le tout premier calendrier romain débutant en mars : quintilis, sextilis, september, october, november, december. Les mois se divisaient en 3 parties inégales organisées autour de jours particuliers correspondant aux phases de la lune: les calendes, les nones et les ides: les calendes marquaient la nouvelle lune, jour ou les pontifes annonçaient les fêtes mobiles du mois et ou l'on payait ses dettes, inscrites dans les livres de compte: les Calendria. Les nones annonçaient le premier quartier, et les ides la pleine lune. A la fin de la république, en 46 avant JC, les pontifes avaient tellement manipulé les mois intercalaires que l'année est décalée de trois mois par rapport aux saisons. César, dictateur et grand Pontife, décide de réformer le temps, avec une réforme permettant à tous les peuples soumis par les conquêtes romaines d'évaluer le temps de la même manière. Notre calendrier découle du calendrier julien mis en place par Jules César en -46 sur les conseils de son astronome Sosigène d’Alexandrie (an 709 de la création de Rome). L’année est découpée en 365 jours et 12 mois avec alternance des mois de 30 et 31 jours. Le dernier mois de l’année est février qui prend le solde des jours plus un jour supplémentaire tous les quatre ans. Ce jour intervient le 24 février, soit le sixième jour avant les calendes de mars, qui s'appellera bisextus (double 6) (d'où le mot bissextile). Anecdote : Le mois d’août ayant été dédié à l’empereur Auguste, celui-ci ne pouvait pas avoir moins de jour que le mois de juillet dédié à Jules César. Voilà donc pourquoi aujourd’hui les mois de juillet et d’août rompent l’alternance avec tous deux 31 jours.
Le calendrier grégorien Ce calendrier julien perdure jusqu’en 1582 avec diverses vicissitudes (dont le début de l’an) où le pape Grégoire XIII pour rattraper le décalage entre l’année calendaire et l’année solaire (11 minutes par an) décide de supprimer 3 années bissextiles sur 4 en début de siècles (les années en 00) et 10 jours entre le jeudi 4 et le vendredi 15 octobre 1582. (Thérèse d’Avila est donc morte dans la nuit du 4 au 15 octobre 1582). La France ne fait ce changement qu’en décembre de la même année, les Anglais (pays protestant opposé au pape) en 1752 et les Russes en 1918 (la révolution d’octobre a eu lieu en fait en novembre 1917). Ce calendrier dure jusqu’à aujourd’hui avec pour seul intermède le calendrier révolutionnaire en France entre 1792 et 1806. Le calendrier Grégorien n’est pas encore parfait puisqu’il reste un décalage de 1 jour tous les 4442 ans.