Shin (également écrit Šin) est la vingt-et-unième lettre de nombreux abjad sémitiques, dont le phénicien, l'araméen, le syriaque ܫ, l'hébreu ש, et l'arabe šīn ﺵ (bien que le šīn soit la douzième lettre de l'alphabet moderne).
La lettre phénicienne est à l'origine du Sigma grec (Σ), du S latin, et des lettres cyrilliques Es (С) et Sha (Ш), et pourrait avoir inspiré la forme de la lettre Sha de l'alphabet glagolitique.
Sa valeur phonétique est, selon le contexte, une consonne fricative post-alvéolaire sourde (la consonne chuintante ʃ (/sh/)) ou une consonne fricative alvéolaire sourde (la consonne sifflante s). La glyphe proto-sinaïtique et, peut-être, sa descendante proto-canaanéenne seraient, selon William Albright et Brian Colless, basées sur le hiéroglyphe appelé shamash (soleil) dans les langues sémitiques, et faisant référence au *śamš- proto-sémitique, avec une valeur phonétique /ʃ/.
Le šin phénicien exprime deux phonèmes protosémitiques, et pourrait être basé sur le pictogramme d'une dent (shen en hébreu). Cependant, selon l'Encyclopedia Judaica, il représenterait originellement un arc composite.
L'histoire des lettres exprimant des sibilantes dans les divers alphabets sémitiques est compliquée par le fait de différentes fusions entre des phonèmes proto-sémitiques. Selon la reconstruction classique, cinq phonèmes proto-sémitiques (š s ṣ ś ṣ́ ) ont donné naissance à diverses sibilantes sourdes dans les langues-filles (Proto-Sémitique Akkadien Arabe Phénicien Hébreu Araméen Guèze)
Le shin dans la tradition juive
Le shin est la première lettre du Nom divin Shaddaï (שַׁדַּי), et figure à ce titre sur les boîtes placées par les Juifs au fronton des portes. C'est aussi pour cette raison que les Juifs enroulent la lanière de leur phylactère autour de la main de manière de façon à dessiner un shin, et que les Cohanim (prêtres) disposent leurs doigts de façon à en former un, lors de la bénédiction sacerdotale.
Il fait également partie des 7 lettres qui peuvent être ornées dans l'écriture ashourite de 3 couronnes (taguim), avec le ג, le ז, le ט, le נ, le ע et le צ.
שּ
Selon une tradition, le shin représenterait les 3 vallées qui se rejoignent au sud de Jérusalem : la vallée de Hinnom celle du Tyropoeon et celle du Kidron[De plus, la position du dagesh (point) dans la lettre coïnciderait avec celle du Temple sur la carte de Jérusalem.
Le shin est également l'une des lettres figurant sur la toupie de Hanoucca à quatre faces, ces lettres étantנ ג ה ש, abréviation, selon une étymologie populaire, de Nes Gadol Haya Sham (« Un grand miracle s'est produit là-bas ») .
Symbolisme
La lettre Shin représente la dent qui est un symbole de force vitale. Cette lettre symbolise l'esprit et l'énergie en mouvement et décrit l'action d'une force centrifuge.
Cette lettre rayonne par ses branches et montre l'expansion. Les trois branches du Shine représente l'âme : nefesh, roua'h et nechamah. Les trois têtes reliées montrent la distinction des unités.
Shine est le symbole de l'émotion, du but de la vie et de l'individualité.
Origine
Le graphisme du Shine est effectivement une dent, mais plus précisément la simplification d'une molaire.
Ainsi le dessin originel cherche à nous signaler le symbole de la dent qui malaxe mais surtout de sa racine. D'ailleurs, en hébreu le mot "racine" montre un Resh (tête) entouré par deux Shine (une molaire de chaque côté) : shorésh.
Ainsi Shine symbolise la racine de la tête, c'est-à-dire l'esprit, racine de l'existence.
Signification
Le nom Shine, écrit avec un Youd au centre, n'a pas de signification directe, à part celle de désigner la 21e lettre de l'Alphabet hébreu.
L'origine du nom est plus généralement attribuée au mot "shén", signifiant "dent".
On peut souligner également que l'hébreu "sana", signifie "haïr", "détester".
La même écriture, prononcée "shena" en araméen, est une racine signifiant "être changé", "être différent", mais encore "changer", "modifier", "transgresser".
Forme de la lettre
La forme de la lettre Shine est constituée par trois Vav, réunis par la base, chacun surmonté d'un Youd. Il symbolise par sa forme la symétrie et l'unité de toutes les triades.
La tradition enseigne qu'à l'origine le Shine n'avait pas trois mais quatre branches, la branche supplémentaire représentant le Olam haBa (Monde Futur).
Selon d'autres sources, le Shine à trois branches symbolise les patriarches, tandis que celui à quatre branches représente les matriarches : "Le Shine avec trois têtes fait référence aux patriarches Abraham, Isaac et Jacob, alors que le Shine avec quatre têtes fait référence aux matriarches : Sarah, Rébecca, Rachel et Léa.
Guématria
La valeur numérique 300, de Shine, est connue pour être celle de "Roua'h Elokim" (Esprit d'Elokim). Ce nombre est celui de l'activité indépendante et libre.
La valeur pleine du Shine est égale à 360, nombre connu pour marquer l'accomplissement du cercle. Il représente également dans les traditions anciennes, le cycle d'une année. Il se trouve d'ailleurs que le mot hébreu "shanah", année, semble reposer sur la même racine que Shine. De plus, l'expression 'haShanah", l'année, totalise 360.
lundi 14 juin 2010
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